Cour d'appel de Montpellier du 28 juillet 2015, affaire n° 13/06957
Fin 2013, le tribunal de grande instance (TGI)de Montpellier a condamné une filiale de GDFSuez, àdémolir une partie des éoliennes qu'elle avait implantées à proximité d'un monument historique et à verser 37 500 € de dommages et intérêts à ses propriétaires (voir le n° 1092 du Particulier, p. 16).
Mais la cour d'appel de Montpellier vient d'infirmer cette décision. En effet,la cour estime que le TGI n'était pas compétent pour ordonner la démolition d'une installation classée, autorisée dans le cadre d'une politique énergétique de l'État. Cette décision ne relêve pas du TGI mais bien du pouvoir administratif. La cour d'appel a donc renvoyé les parties devant le tribunal administratif pour demander le démantêlement de l'installation. Elle a toutefois précisé qu'elle demeurait compétente pour fixer le montant des dommages et intérêts que la société devra verser pour trouble anormal de voisinage. Elle rendra sa décision une fois que le juge administratif se sera lui-même prononcé.
CE QU'IL FAUT RETENIR
Dès lors que la construction d'une installation classée (comme des éoliennes) a reçu toutes les autorisations, le juge judiciaire peut condamner son propriétaire à indemniser les voisins victimes de nuisances (sonores, esthétiques, etc.) mais n'a pas le pouvoir d'ordonner sa démolition. Une telle demande doit être formulée auprès du juge administratif.
Rappelons que le principe est le même pour les antennes-relais (voir le n° 1076 du Particulier, p. 26). CAROLINE MAZODIER LeParticulier .N° 1116.
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