vendredi 23 septembre 2022

Ordres aux préfets. Accélération de l’éolien terrestre


 


   

Dans  une circulaire, datée du 16 septembre,  court-circuitant les députés et les sénateurs,  quatre ministres,  dont Agnès Pannier-Runacher et Christophe Béchu  ordonnent aux préfets de « mettre en place toutes les actions requises » pour accélérer l’instruction des dossiers en cours concernant l’éolien terrestre ce qui représente plusieurs milliers de machines.                   

En des termes à la limite de la menace, ils exigent qu’aucune instruction n’excède vingt-quatre mois.   

Dans chaque département et région, les préfets sont invités à transmettre à l’exécutif,« sous deux mois, puis tous les trois mois », plusieurs informations, dont la liste des projets en cours d’instruction depuis plus d’un an et une « analyse sur le délai de la procédure  au cas par cas », assortie de propositions pour réduire la durée d’instruction.            

Il leur est également ordonné  de " délivrer sans délais" les autorisations accordées en application d’une décision de justice ».        
             
Visant les maires ruraux de très nombreuses régions qui ne veulent plus d'eoliennes, lls appellent  enfin à la « plus grande vigilance » des préfets à l’égard de « certains documents d’urbanisme qui introduisent des interdictions générales et absolues d’implantation de projets renouvelables, notamment de parcs éoliens ». Ceux-ci devront faire l’objet d’un « contrôle de légalité attentif.      

Le  gouvernement, se veut par ailleurs « informateur, sensibilisateur et facilitateur face à un discours anti-ENR parfois virulent »

 

Circulaire aux préfets:

https://cmeol.info/cmeol/index.php?option=com_acymailing&ctrl=url&subid=131242&urlid=5320&mailid=185

lundi 5 septembre 2022

Le nucléaire, du déni à la procrastination: une relance qui tarde !


Procrastination: Tendance à remettre au lendemain ce que l’on doit faire, par paresse, négligence, manque d’intérêt, etc...

 

(communiqué de « Sauvons Le Climat », Président Eric Maucort,  19 août 2022)

   La presse a abondamment communiqué depuis quelques jours sur le redémarrage de la centrale au charbon Émile Huchet de Saint-Avold, dont les 600 MW de puissance constitueront un apport insuffisant mais très précieux pour passer les pointes de consommation d’électricité l’hiver prochain. C’est une mauvaise solution sous l’angle du réchauffement climatique, la production d’électricité à partir de charbon émettant environ 1 kg de CO2 pour chaque kWh d’électricité produite. Mais le gouvernement a fait le choix politique de privilégier l’alimentation en électricité du pays.

     Rappelons que la centrale de Fessenheim arrêtée en 2020 pour des raisons politiciennes disposait de 1 800 MW de puissance et n’émettait que 4 g de CO2 par kWh produit. Elle apportait donc 3 fois plus de puissance et émettait 250 fois moins de CO2 par kWh que la centrale de Saint-Avold que l’on s’apprête à redémarrer en catastrophe actuellement. Cerise sur le gâteau, si l’on peut dire : elle était en parfait état de marche, reconnue par l'Autorité de Sûreté Nucléaire pour son excellent niveau de sûreté et n’était en particulier pas atteinte par le phénomène de corrosion qui affecte certains réacteurs plus récents, obligeant à des réparations.

     Il est bon d’avoir une vision historique, fût-elle très récente : le 22 février 2020, un «collectif» de ministres, secrétaires d’État et parlementaires publiait une tribune intitulée :

 « La fermeture de la centrale de Fessenheim marque une étape historique »

     On peut notamment y lire :

 « La mise à l’arrêt de la centrale de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité que nous portons. »

 « Tenir nos promesses, nous le faisons ce 22 février en arrêtant - comme s’y était engagé le candidat Emmanuel Macron - le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, suivi du second réacteur le 30 juin. C’est un événement historique. Ce sera la première fois que des réacteurs de seconde génération seront fermés, un demi-siècle après le début de la construction du parc nucléaire français. »

 « Cette accélération couplée à la maîtrise de nos consommations énergétiques, notamment par la rénovation des bâtiments, permettra de compenser la mise à l’arrêt progressive des quatre dernières centrales à charbon et de quatorze des cinquante-huit réacteurs nucléaires, sans mise en cause de la sécurité d’approvisionnement ».

Parmi les signataires de ces autoglorifications satisfaites mais totalement déconnectées des réalités physiques et délétères pour le climat et la sécurité d’alimentation du pays, on trouve notamment :

  • Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, actuellement première ministre ;

  • Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, toujours en poste à Bruxelles ;

  • Sébastien Lecornu, ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé des collectivités territoriales, actuellement ministre des armées ;

  • Barbara Pompili, présidente de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, ensuite nommée ministre de la Transition écologique en juillet 2020, actuellement redevenue députée ;

  • Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, battue aux dernières élections législatives, qui vient, malgré les réticences parlementaires (43 voix pour, 48 voix contre) d’être nommée à la présidence de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE).

Comme chacun sait, « Gouverner, c’est prévoir ». On saluera donc ici les exceptionnelles qualités de prévoyance de ces personnalités qui occupent ou pourraient occuper à nouveau des postes éminents dans la gouvernance du pays, notamment en matière énergétique. Ce n'est pourtant pas faute, pour Sauvons le Climat et pour bien d'autres, d'avoir alerté sur les risques de décisions qui oublient les réalités scientifiques et techniques, pour ne retenir que les visions idéologiques et politiciennes.

Plusieurs des personnalités précitées ayant à nouveau la charge de l’énergie, secteur stratégique s’il en est, une question majeure se pose : ont-elles tiré toutes les leçons de leurs errements passés ? Plus précisément, ont-elles enfin compris :

 

  • Qu’un socle de production nucléaire majoritaire dans la production d’électricité est indispensable et irremplaçable pour : atteindre la neutralité carbone en 2050, objectif majeur s’il en est ; le faire en disposant de suffisamment d’électricité pour que la France reste un pays développé et ne sombre pas dans la précarité énergétique ; conserver une électricité disponible à la demande à un coût compétitif pour tous les consommateurs, particuliers et professionnels, y compris les électro-intensifs, condition indispensable d’une renaissance industrielle ;

  • Que le nucléaire n’est donc pas « une énergie de transition » mais bel et bien une énergie d’avenir, les énergies éolienne et photovoltaïque étant non seulement intermittentes, mais n’ayant aucune chance, en dépit de progrès d’efficacité énergétique et de raisonnables efforts de sobriété comportementale, tous deux indispensables par ailleurs, de pouvoir satisfaire à elles seules les besoins d’un pays de la taille de la France : il est temps d’abandonner cette illusion ;

  • Qu’après une décennie de dénigrement idéologique et politique de cette énergie, il est impératif de lui redonner une image d’avenir positive et réaliste auprès des jeunes générations de chercheurs, d’ingénieurs, de techniciens et de compagnons, ce qui pour ces derniers passe par la réhabilitation des métiers manuels, qui font appel à des formes d’intelligence différentes, non inférieures à bien d’autres, en dépit de préjugés très français qui valorisent systématiquement le scribe par rapport à l’artisan. Tout cela est indispensable pour attirer ces jeunes générations dans ce secteur industriel très demandeur de compétences, notamment dans la perspective de la construction de nouveaux réacteurs dans les décennies à venir ;

  • Qu’une politique nucléaire s’inscrit dans le temps très long et est incompatible avec des « stop & go » dévastateurs. Une politique cohérente et constante engagée pour plusieurs décennies est impérative pour disposer à nouveau d’une recherche et d’une industrie nucléaire procurant une indépendance énergétique nationale dont on mesure actuellement l’immense valeur en Europe.

   Il est urgent que le gouvernement traduise en actes les récentes déclarations du Président de la République soulignant l’importance du nucléaire pour le climat et pour l’avenir de notre pays. La crise énergétique que subit l’Europe, qui s’est trompée sur toute la ligne dans sa politique énergétique promue par la Commission européenne sous l’influence dominante des pays anti-nucléaires et d’une idéologie « Verte » ignorant les lois de la physique, est la preuve criante, s’il en était besoin, de cette urgence.

Françoise DUTHEIL



LA SÉCURITÉ DU TERRITOIRE FRANCAIS EST EN JEU

 

 

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Lettre de la Fédération Environnement Durable
              aux députés et aux sénateurs 

lundi 5 septembre 2022 05:18
 
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 SITUATION DE L'ÉLECTRICITÉ EN FRANCE
 Note FED n°1

Des restrictions de l'électricité, des délestages et potentiellement des black-out sont possibles. La sécurité du territoire est en  jeu.

La Fédération Environnement Durable a constaté que de nombreux français avaient une méconnaissance de la production  de l’électricité et de son acheminement par les réseaux de distribution.

L’électricité n’est pas une énergie stockable comme le gaz. La production complétée par des importations si nécessaires, doivent impérativement  équilibrer à chaque instant le réseau de transport de l'électricité ( RTE) .

Tout décalage brutal peut entrainer un déséquilibre du réseau et des effets en cascade allant jusqu'à un  black-out .

La Fédération Environnement Durable vous adresse cette première note . Elle  vous permettra de visualiser le problème 
 
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Production française d'électricité  par filière 
cliquez sur le lien  RTE

(mis à jour toutes les 15 minutes)
eco2mix
Remarques importantes  

Le watt (W) est une puissance.
La quantité d’électricité s'exprime en  wattheure (Wh)
Wh= puissance  x temps
Mega= 1million 
Giga = 1 milliard

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POURQUOI LA SÉCURITÉ DU TERRITOIRE EST EN JEU

                                                   Analyse du graphique  du 3 septembre à 8h30

-  La France disposait à cette date d’un maximum de production instantanée de l'ordre de 45.000 mégawatts 

-  Du fait de   l'arrêt de 32 des 58 réacteurs nucléaires  la filière ne produit plus que 22.000 MW (au lieu de 55.000 lorsque l'ensemble du parc étant en fonctionnement)( zone jaune
EDF selon BFMTV aurait confirmé que 32 réacteurs sont toujours à l'arrêt. Au 25 décembre, 28 réacteurs devraient être remis en service, les 5 autres le seront d'ici février 2023.
La France pourra-t-elle compter sur le nucléaire cet hiver? A la sortie du Conseil de Défense, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher assurait qu'"EDF s'est engagée à tout redémarrer pour cet hiver. Le gouvernement sera vigilant pour que ce calendrier donné par EDF soit tenu. A partir d'octobre, une centrale sera réactivée chaque semaine".(A ce jour à condition qu'il n'y ait pas d'autres problèmes détectés.)

-  Cette situation conduit EDF à importer jusqu'à 10.000 MW en continu ce qui représente  le quart des besoins de la France en électricité à un prix du marché spot qui oscille entre 500 et 1000€ le GWh , 10 à 20 fois le prix normal .(Zone grise

-   L'éolien apporte une faible contribution de l’ordre de quelques % et de façon aléatoire
Continuer à  accélérer le développement de cette filière est une erreur stratégique  (zone verte)

-  En cas d'hiver   froid (-5 à -10 °C) la demande en électricité pourrait  progressivement monter jusqu'à 100.000 MW  ( 1°C en moins entrainant  un besoin de 2000 MW supplémentaires), c'est la situation de 2017 et 2018 où la température était descendue à -10 °C)

-  Sans la  remise en route de tout le parc nucléaire français la France connaitra un déficit de  20.000 à 30.000 MW probablement  impossible  à compenser par des importations

-  Des restrictions de la consommation des industriels et les mesures d’économies demandées aux ménages , suivis de délestages  tournants entraineront une diminution pouvant probablement économiser 10.000MW . Elles limiteront  le déficit électrique mais ne le compenseront pas sauf si le la totalité du nucléaire est  remise en état immédiatement  
-  La France n'est toujours  pas  à l'abri de black-out et un plan de sécurité du territoire est impératif.

- La Fédération Environnement Durable a adressé une première lettre aux gouvernement ci-jointe à ce mail le vendredi 26 septembre pour l'alerter.


En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier, nous vous prions d’agréer l’expression de notre haute considération.


Jean-Louis Butré
Président
Fédération Environnement Durable

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Les trois mensonges de la Mme la Première Ministre, Elisabeth Borne Borne

Communication de la Fédération Environnement Durable 

 Energies Renouvelables.

Par une lettre ouverte adressée personnellement à chacun des Députés et des Sénateurs, la Fédération Environnement Durable dénonce les trois mensonges de Mme la Première Ministre, Elisabeth Borne, sur lesquels elle s’appuie pour justifier le projet de loi d'exception, destinée à accélérer le développement des énergies renouvelables; ce projet est d’autant plus préoccupant qu’il se caractérise par une régression environnementale contraire à la Constitution.         

« Une urgence française à produire plus d’électricité décarbonée avec des énergies renouvelables »
Le mix électrique français est déjà décarboné à plus de 92%. Dès lors, prétendre qu’en développant les énergies renouvelables, les Français lutteront efficacement contre le réchauffement climatique en réduisant la consommation d’énergies fossiles est un premier mensonge.


« En accélérant sur les énergies renouvelables, on améliorera l’indépendance énergétique du pays »

C’est un deuxième mensonge ; en effet, grâce à la politique industrielle des décennies précédentes la France dispose d’un outil de production d’électricité performant et notre pays était devenu un des principaux exportateurs d’électricité. Il était totalement indépendant des aléas de la conjoncture internationale sur les énergies fossiles. Le programme de Mme Borne ruinera non seulement l’indépendance stratégique que le pays avait acquise parce que la France augmentera sa dépendance aux énergies fossiles pour produire son électricité, mais de plus, notre pays devra servir une énorme rente financière à des intérêts privés, étrangers pour la plupart.


« L’accélération sur les énergies renouvelables permettra de lutter contre l’envolée des prix du kilowattheure »

Il s’agit du troisième mensonge : le principal responsable de cette envolée des prix est le mécanisme de formation du prix européen de l’électricité. Le prix de gros de l’électricité de la France suit exactement l’évolution du prix du gaz et son envolée.  Imaginer que le développement des ENR intermittentes servira à combattre l’envolée des prix est totalement faux et vouloir le faire croire aux élus et aux consommateurs est indigne.  

La vraie urgence pour la France serait de lutter efficacement contre ce mécanisme de formation du prix européen de l’électricité.                   

La Fédération Environnement Durable considère que ce projet de loi d’exception est attentatoire aux libertés publiques et trahit les intérêts de notre pays. Sous couvert d’urgence, il méprise l’avis des citoyens concernés et la démocratie locale. Ce dispositif ira à l’encontre des objectifs recherchés : lutte contre le réchauffement climatique, indépendance nationale et retour à un prix d’électricité raisonnable.
 
Elle demande à tous les élus de rejeter ce projet contraire aux valeurs de la République.