jeudi 30 juin 2022

Le parc photovoltaïque de Vitry en Charolais (71) flambant neuf est hors d’usage !

 

L’épisode de grêle du 21 juin dernier a détruit à 80 % les panneaux solaires du parc photovoltaïque de Vitry en Charolais ! Les 26 000 panneaux solaires devaient être mis en service au mois de juillet, malheureusement, les réparations importantes prendront plusieurs mois. Toujours sous surveillance en raison des risques électriques, il ne manquerait plus que le feu détruise les 20 % restant !

Pour rappel, le facteur de charge des panneaux solaires n’est que de 19 % en France…

Il s’avère qu’avec le dérèglement climatique, les périodes sans vent en France seront plus nombreuses, ce qui est déjà avéré avec une diminution de la production des éoliennes de -20 % en 2021.

Si les épisodes violents de grêle se répètent, l’avenir même des parcs photovoltaïques en Saône-et-Loire semble compromis.

Alors, plus de solaire, moins de vent, il est grandement temps que nos élus se rendent compte que l’énergie la moins polluante en termes d’émissions de CO2, la plus abondante et la moins chère reste l’énergie nucléaire !


lundi 27 juin 2022

Une électricité verte avec du nucléaire; Enercoop!

 
Sans recourir au nucléaire, Enercoop ne survivrait peut-être pas
23 juin 2022

Source:  Reporterre, le quotidien de l'écologie

Confronté à la flambée des prix de l’électricité, Enercoop se tourne vers le nucléaire. Le fournisseur d’énergies renouvelables y a été contraint à cause d’un « marché complètement fou », explique-t-il dans cet entretien.

Face à la flambée des prix de l’électricité, Enercoop, fournisseur d’électricité 100 % renouvelables, s’est résolu à recourir temporairement à de l’électricité issue du nucléaire. Une décision adoptée à 88 % par les sociétaires de la coopérative, réunis en assemblée générale samedi 18 juin à Paris. Celle-ci approvisionne plus de 100 000 clients en électricité issue des énergies renouvelables et produite par de petits producteurs d’électricité basés en France.

À partir de 2023 et pour trois ans maximum, Enercoop aura ainsi recours à l’« accès régulé à l’électricité nucléaire historique » (Arenh). Ce mécanisme permet aux fournisseurs d’électricité d’acheter à bas coût l’énergie produite par les centrales nucléaires d’EDF.

Olivier Soufflot, directeur général délégué d’Enercoop, et Béatrice Delpech, directrice générale adjointe, expliquent ce choix à Reporterre.

Reporterre — Depuis sa création, Enercoop revendique son opposition à l’énergie nucléaire. Comment justifiez-vous le choix de se tourner aujourd’hui vers elle ?

Béatrice Delpech — Cette décision s’est imposée à nous. À la fin de l’année 2021, nous étions asphyxiés par l’envolée des prix de l’électricité sur le marché. Sans recourir à l’Arenh, nous aurions peut-être survécu, mais cela aurait impliqué de faire des sacrifices sur le cœur de notre projet.

En effet, nous ne sommes pas seulement fournisseurs d’énergie. Il s’agit uniquement d’un moyen pour contribuer efficacement à l’augmentation de la production d’énergie renouvelable en France. Nous développons aussi nos propres moyens de production d’énergie et proposons à nos clients des services d’accompagnement dans leurs efforts de réduction d’énergie. Si nous sommes asphyxiés au point de ne rien pouvoir faire d’autre que de fournir de l’énergie à nos clients, notre action perd tout son sens.



Aviez-vous des alternatives ? Augmenter le coût des abonnements, par exemple ?

Béatrice Delpech — Avant de nous résoudre à ce choix, nous avions déjà pris des mesures douloureuses. Depuis décembre, nous n’acceptons plus de nouveaux clients. Et nous avons décidé de hausses tarifaires en février, avril et en juillet. Ce n’est plus possible de faire peser ce poids sur nos sociétaires.

Olivier Soufflot — Nous sommes les seuls, en 2022, à ne pas avoir recours à l’Arenh. Ce mécanisme engendre des écarts de prix très élevés : il contraint EDF à vendre l’énergie produite par ses centrales nucléaires à 42 euros par mégawattheure (MWh), quand elle atteint 300 euros sur le marché ! Ce mécanisme crée un écart avec les autres fournisseurs d’électricité difficilement supportable pour un acteur qui ne voudrait pas y recourir. D’autant qu’en un an, le prix de l’électricité sur le marché a été multiplié par six, en moyenne.


« Le modèle que nous visons est un modèle résilient. » © E.B/Reporterre

C’est donc progressivement, après des échanges avec nos sociétaires, que nous nous sommes rangés à cette option pour une durée que nous souhaitons la plus courte possible. Le temps de mettre en place un modèle plus résilient, basé sur les coûts de production de l’énergie, et non sur les fluctuations du marché.

Vous achetez votre électricité en direct à plus de 400 producteurs d’électricité renouvelable partout en France. Pourquoi êtes-vous exposés à la variation des prix de l’électricité sur le marché ?

Béatrice Delpech — D’abord, une partie des contrats qui nous lient à nos producteurs sont corrélés au marché. Quand les prix du marché augmentent, le coût de l’achat augmente pour nous aussi.

D’autre part, nous achetons notre électricité à l’avance, mais nous sommes obligés de recourir à des achats ponctuels sur le marché pour assurer notre équilibre. Cela peut être le cas si un hiver est particulièrement rigoureux et que la consommation d’énergie dépasse ce que nous avions anticipé.

Pouvez-vous assurer à vos sociétaires que le recours à l’Arenh est une solution temporaire ? Comment allez-vous faire pour vous passer du nucléaire après 2025 ?

Olivier Soufflot — Notre ambition est de passer du modèle français, basé majoritairement sur le marché, à un modèle qui repose sur les coûts de production.

Pour cela, nous voulons développer les contrats d’achats de long terme, pour des périodes de 20 à 30 ans, et le développement de moyens de production propres à Enercoop. Nous avons déjà une dizaine de projets de ce type en cours. Mais développer un projet photovoltaïque ou éolien se fait sur le temps long. Il faut compter sept ans pour l’éolien. Recourir temporairement à l’Arenh nous donne le temps de développer ces projets.

Béatrice Delpech — Aujourd’hui, ce type de contrat représente 5 % de l’énergie que nous fournissons. Nous voulons passer à 20 % en 2025 et à 30 % ou 40 % d’ici à 2030.

Le modèle que nous visons est un modèle résilient. Il va permettre d’accroître la production d’énergie renouvelable en France, tout en protégeant les consommateurs, puisque le coût de l’énergie est connu à l’avance. C’est la voie de l’avenir.


Vous voilà contraints de recourir à l’énergie nucléaire. Cela ne prouve-t-il pas qu’il est aujourd’hui impossible de se passer de l’atome en France ?

Béatrice Delpech — Nous continuons de penser que l’énergie nucléaire est sans avenir et qu’il faut en sortir le plus rapidement possible.

Seulement, aujourd’hui, le marché est biaisé. Le dispositif de l’Arenh donne l’illusion que l’énergie nucléaire est peu chère, mais c’est complètement faux. Le prix de l’électricité est complètement décorrélé de la réalité. En rejoignant l’Arenh, nous essayons de nous libérer d’un marché complètement fou grâce à un dispositif surréaliste.

 https://reporterre.net/Sans-recourir-au-nucleaire-Enercoop-ne-survivrait-peut-etre-pas

jeudi 9 juin 2022

Un couloir majeur de migration du Milan royal identifié en Bourgogne

 

Comme vous le savez, depuis plusieurs années les associations "Nature et Paysage en Sud Morvan", "Sauvegarde Sud Morvan" et "Vent du Sud Morvan" ont entrepris un suivi de la migration du Milan Royal dans le Sud Morvan. Ces observations ont été complétées par la Ligue de Protection des Oiseaux, démontrant ainsi l'importance européenne de ce couloir de migration. 

La LPO souligne dans un communiqué de presse que "la Moyenne vallée de l’Arroux et la vallée de la Somme doivent être préservées de tout aménagement susceptible de dégrader leur fonctionnalité écologique et leur capacité d’accueil de nombreuses espèces migratrices protégées, dont le Milan royal."

Bonne nouvelle!

 

LPO: Communiqué de presse (30 Avril 2022)

Un couloir majeur de migration du Milan royal identifié en Bourgogne

Le Milan royal est une espèce endémique d’Europe. La population mondiale est estimée à 35000 couples, son

statut de conservation au niveau de la France est "Menacé d'extinction, catégorie Vulnérable". Si la France

n’abrite que 3000 couples nicheurs environ, notre pays a "une responsabilité majeure pour la conservation du

Milan royal dans le monde" (Plan National d'Actions Milan royal 2017-2026), car il est traversé par le principal

flux de migration de ce rapace vers ses sites d’hivernage situés principalement en Espagne, mais aussi au pied

des Pyrénées et dans le Massif central.

La migration du Milan royal en Bourgogne est connue depuis longtemps mais n’avait jamais été étudiée

jusqu´à récemment. En Saône-et-Loire, dans la Vallée de l’Arroux au Sud du massif du Morvan, une équipe de

bénévoles passionnés, regroupés dans le collectif « Migr’Arroux », démarre en 2010 un suivi de la migration

postnuptiale (migration vers le sud après la reproduction). Ces dernières années, plus de 4400 milans royaux

y sont observés chaque automne.

En 2018, l’association « Nature et Paysages en Sud Morvan » entreprend un suivi comparable dans la vallée

de la Somme (affluent de la Loire), prolongement naturel de la Vallée de l’Arroux vers le Sud-Ouest.

En 2022, la Ligue pour la Protection des Oiseaux Bourgogne-Franche-Comté et Olivier Léger, ornithologue

reconnu, ont réalisé une synthèse présentant les résultats de quatre années de suivi postnuptial en vallée

de la Somme.

Ce document de synthèse met en perspective l'importance - que l'on peut qualifier de "majeure" - du couloir

de migration identifié en Sud-Morvan au regard des derniers éléments de connaissance au niveau national et

européen.

A l’issue de ces années de comptage (10 journées chaque mois d’octobre), il a ainsi été prouvé que la majorité

des milans royaux détectés en vallée de l’Arroux survole ensuite la vallée de la Somme (pourcentage évalué à

70%). On estime ainsi à plus de 5000 le nombre de milans royaux qui traversent la petite région naturelle

« Sud-Morvan » dans sa longueur suivant un axe Nord-est/Sud-ouest.

En Europe, les principaux sites de suivi de la migration du Milan royal (avec plus de 1000 individus chaque

automne) se situent en France (12 sites sur les 14 recensés). Sur ces 12 sites, 5 sont en Bourgogne Franche-

Comté, dont 3 en Saône-et-Loire (Vallée de l'Arroux, Vallée de la Somme et Montagne de la Folie), soit 25%

des sites d’importance nationale en l’état actuel des connaissances. Au regard des effectifs qui y sont

observés et de sa situation géographique, le couloir de migration sud-Morvan occupe une place stratégique

en France et en Europe en ce qui concerne la migration du Milan royal et plus globalement sa conservation.

Par son caractère bocager bien préservé, le Sud-Morvan n'est pas simplement un axe de passage, ce territoire

fait partie intégrante d'un véritable couloir de migration. Il permet aux milans royaux, mais aussi à de

nombreuses autres espèces migratrices, de s’alimenter et de trouver des zones de repos et des dortoirs,

services fonctionnels indispensables au bon accomplissement du cycle biologique de la migration.

Pour l’ensemble de ces raisons la Moyenne vallée de l’Arroux et la vallée de la Somme doivent être

préservées de tout aménagement susceptible de dégrader leur fonctionnalité écologique et leur capacité

d’accueil de nombreuses espèces migratrices protégées, dont le Milan royal.

Lien vers le rapport complet « Migration postnuptiale du Milan royal : synthèse de quatre années

de suivi dans la vallée de la Somme » :

Migration du Milan Royal - Sud Morvan - Bilan 2018-2021 (www.npsm.fr)

Contacts :

Alexis REVILLON, LPO Bourgogne Franche-Comté, 6 rue Pierre Semard 71880 CHATENOY-LE-ROYAL

Alexis.revillon@lpo.fr 06 38 88 10 16

Olivier LEGER, L’Escargot Voyageur – Les Bedats – 71190 ETANG-SUR-ARROUX

Escargot.v@orange.fr 06 08 46 07 00