Les taxes finançant la transition énergétique, comme la CSPE, ne cessent d'augmenter. Pour quel résultat?
Le bilan électrique 2015 du Réseau de transport d'électricité (RTE) rappelle que la production d'électricité d'origine renouvelable (hors hydroélectricité) reste marginale, alors que la taxe sur la consommation d'électricité qui les finance ne cesse d'augmenter pour les Français. Jusqu'où ira la hausse ?
En janvier 2016, le prix de l'électricité a progressé de 2%, essentiellement pour permettre le financement des énergies renouvelables : la faute à la progression de la Contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui représente aujourd'hui 15% du prix final du kWh ! En parallèle, RTE indique qu'en 2015, seuls 3,9% de la production électrique française provient de l'éolien et 1,4% du solaire, les deux sources d'énergie les plus subventionnées. Les énergies renouvelables reculent dans le mix français en 2015 (18,7%), car il a suffi d'une diminution de la pluviométrie pour provoquer une baisse de la production hydroélectrique plus importante que la montée en puissance des autres énergies renouvelables.
Tirer les leçons de l'échec allemand
Depuis 2009, le gouvernement a emboité le pas de son voisin allemand dans le domaine des énergies vertes, en proposant aux producteurs d'énergie photovoltaïque de racheter l'électricité produite à un tarif très avantageux. En incitant les particuliers et les entreprises à mettre en place des unités de production d'énergie renouvelable, ce système devait contribuer à faire progresser les énergies vertes dans le mix énergétique français de 12,3% en 2009 à 32% en 2030. Avec un contre coût : si ce système a permis à de nombreux propriétaires de s'enrichir, il a fait progresser le poids des énergies vertes dans les charges couvertes par la CSPE de 21% en 2009 à plus de la moitié en 2015, dont 37% au titre de l'électricité photovoltaïque.
Un coût de 1000 milliards d'euros à l'horizon 2040, pour la seule Allemagne
Face à ces chiffres, l’État français a alors vu se profiler le spectre d'une transition énergétique très coûteuse, à l'instar de celle dans laquelle s'est engagé notre voisin allemand. En souhaitant montrer la voie du développement durable, l'Allemagne s'est lancée dans un projet que son ministre en charge de l’Écologie, Peter Altmaier, a comparé à un projet de "conquête de la Lune", devant représenter un budget total de mille milliards d'euros à l'horizon 2040.
En 2015, la taxe allemande en financement des énergies vertes (baptisée EEG) représentait déjà 6,2 centimes d'euros au kWh, soit plus de trois fois plus que notre CSPE.
Tirer les leçons de l'échec allemand
Depuis 2009, le gouvernement a emboité le pas de son voisin allemand dans le domaine des énergies vertes, en proposant aux producteurs d'énergie photovoltaïque de racheter l'électricité produite à un tarif très avantageux. En incitant les particuliers et les entreprises à mettre en place des unités de production d'énergie renouvelable, ce système devait contribuer à faire progresser les énergies vertes dans le mix énergétique français de 12,3% en 2009 à 32% en 2030. Avec un contre coût : si ce système a permis à de nombreux propriétaires de s'enrichir, il a fait progresser le poids des énergies vertes dans les charges couvertes par la CSPE de 21% en 2009 à plus de la moitié en 2015, dont 37% au titre de l'électricité photovoltaïque.
Un coût de 1000 milliards d'euros à l'horizon 2040, pour la seule Allemagne
Face à ces chiffres, l’État français a alors vu se profiler le spectre d'une transition énergétique très coûteuse, à l'instar de celle dans laquelle s'est engagé notre voisin allemand. En souhaitant montrer la voie du développement durable, l'Allemagne s'est lancée dans un projet que son ministre en charge de l’Écologie, Peter Altmaier, a comparé à un projet de "conquête de la Lune", devant représenter un budget total de mille milliards d'euros à l'horizon 2040.
En 2015, la taxe allemande en financement des énergies vertes (baptisée EEG) représentait déjà 6,2 centimes d'euros au kWh, soit plus de trois fois plus que notre CSPE.
En plus d'être très onéreux, le développement à marche forcée de l'énergie photovoltaïque et éolienne n'a pas empêché l'Allemagne de solliciter ses centrales à charbon, pourtant bien plus polluantes que le gaz naturel. Les énergies vertes ayant une production intermittente en fonction du climat, le prix du kWh d'électricité connait par ailleurs de fortes perturbations outre-Rhin.
La France doit se recentrer sur ses points forts
Pour éviter un scénario à l'allemande, le gouvernement français a choisi en 2011 de réduire le prix d'achat de l'électricité photovoltaïque, à un rythme progressif de 10% par an. Sur impulsion de l'Union européenne, il a partiellement remplacé le système actuel par un complément de rémunération, lequel propose au producteur de valoriser son électricité au prix du marché et de recevoir en complément une prime lui assurant une « rémunération normale ». Pourtant, les charges liées aux énergies vertes vont continuer de progresser : de 4 milliards en 2015, elles devraient doubler à 8 milliards en 2025, selon un rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) daté de 2014. En premier lieu, cela est dû au fait que les propriétaires d'énergies vertes continuent de profiter des prix d'achat conclus au moment de la signature du contrat, pour des périodes allant de 15 à 20 ans.
Après le photovoltaïque, l'éolien
Ensuite, il faut noter que si l'État ne compte plus sur le développement du photovoltaïque en France, il mise toujours sur le développement de l'éolien, et à plus forte raison de l'éolien maritime. Cette énergie, aujourd'hui pratiquement inexistante, devrait représenter 20% des charges liées aux énergies vertes en 2025. Malgré des coûts d'investissement élevés, cette énergie est plus rentable sur le long terme et sa production est bien moins intermittente que le photovoltaïque. Pour la France, un pays très bien doté en littoraux venteux, c'est un choix tactique. La CSPE, qui se situe aujourd'hui à 22,50€/MWh, devrait donc continuer de progresser pour atteindre 30€/MWh en 2025, selon une prévision de la CRE. De façon plus immédiate, dès le 1er janvier de l'année prochaine, son assiette pourrait être étendue au gaz naturel, ce qui permettrait de mieux répartir le surcoût des énergies vertes... bien que pour de nombreux consommateurs, la pilule aura du mal à passer.
La France doit se recentrer sur ses points forts
Pour éviter un scénario à l'allemande, le gouvernement français a choisi en 2011 de réduire le prix d'achat de l'électricité photovoltaïque, à un rythme progressif de 10% par an. Sur impulsion de l'Union européenne, il a partiellement remplacé le système actuel par un complément de rémunération, lequel propose au producteur de valoriser son électricité au prix du marché et de recevoir en complément une prime lui assurant une « rémunération normale ». Pourtant, les charges liées aux énergies vertes vont continuer de progresser : de 4 milliards en 2015, elles devraient doubler à 8 milliards en 2025, selon un rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) daté de 2014. En premier lieu, cela est dû au fait que les propriétaires d'énergies vertes continuent de profiter des prix d'achat conclus au moment de la signature du contrat, pour des périodes allant de 15 à 20 ans.
Après le photovoltaïque, l'éolien
Ensuite, il faut noter que si l'État ne compte plus sur le développement du photovoltaïque en France, il mise toujours sur le développement de l'éolien, et à plus forte raison de l'éolien maritime. Cette énergie, aujourd'hui pratiquement inexistante, devrait représenter 20% des charges liées aux énergies vertes en 2025. Malgré des coûts d'investissement élevés, cette énergie est plus rentable sur le long terme et sa production est bien moins intermittente que le photovoltaïque. Pour la France, un pays très bien doté en littoraux venteux, c'est un choix tactique. La CSPE, qui se situe aujourd'hui à 22,50€/MWh, devrait donc continuer de progresser pour atteindre 30€/MWh en 2025, selon une prévision de la CRE. De façon plus immédiate, dès le 1er janvier de l'année prochaine, son assiette pourrait être étendue au gaz naturel, ce qui permettrait de mieux répartir le surcoût des énergies vertes... bien que pour de nombreux consommateurs, la pilule aura du mal à passer.
Par Xavier Pinon, fondateur de Selectra
La TRIBUNE 08/02/2016
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