Le bruit des éoliennes : des citoyens bien mal protégés
Conférence donnée par Mr Jacques PIELTIN
source: http://montceau-news.com/environnement/312611-le-bruit-des-eoliennes-des-citoyens-bien-mal-proteges.html
Montceau News le 5 mai 2016A MARY une conférence a été donnée par Mr Jacques PIELTIN ingénieur électronicien, expert dans le domaine des énergies renouvelables, quand au bruits audibles et inaudibles (les infrasons) générés par les éoliennes et leur « impact néfaste sur la santé des riverains de celles-ci Hold-up sur la réglementation« .
La montée en taille et en puissance des éoliennes pose avec de plus en plus d’acuité le problème de la protection des riverains contre les bruits audibles et les infrasons. En quinze ans, les éoliennes sont passées de 1 à 3 MW, et leur hauteur en bout de pale est passée de 100 à 200 mètres.
Les industriels de l’éolien, soutenus par l’état français et l’ADEME, présentent le bruit des éoliennes comme un inconvénient mineur, acceptable dans l’échelle des bruits courants, et en tout cas très supportable. La réglementation française sur le bruit des éoliennes est présentée par l’état français et l’Administration comme un modèle du genre, très en avance au plan européen. Aux dires de l’état, elle est en outre suffisante pour protéger les riverains. Quant à la dangerosité des infrasons, ce ne serait qu’un mythe brandi par les opposants à l’éolien.
De toute évidence les autres pays européens et d’autres continents ne partagent pas l’avis de nos dirigeants français au sujet des distances minimales à respecter entre une éolienne et une habitation dans le but de limiter les nuisances sonores et de protéger ainsi un peu mieux les riverains de éoliennes.
On ne peut malheureusement que constater et déplorer que la France est le seul pays à avoir retenu et surtout maintenu une distance légale aussi faible que ces 500 m malgré les exemples de nos voisins notamment. Jugez-en par vous-mêmes.
Le Danemark a retenu 1000m, l’Allemagne 1500 m ou 1,5 fois la hauteur pour le Land de Bavière, ce qui revient pratiquement au même.
L’Espagne a retenu 2000 m et les USA ont adopté … 2 miles, soit 3200m.
Bref, le monde entier a éloigné la source sonore pour réduire le bruit. Pas la France.
À y regarder de plus près, on s’aperçoit même que les éoliennes ont été sorties en 2011 du Code de Santé Publique, que l’état jugeait trop contraignant pour le développement de l’éolien.
L’exploitant éolien n’a donc plus à se préoccuper des bruits de basse fréquence émis par ses machines, comme l’y obligeait le Code de Santé Publique. Or ce sont précisément les bruits de basse fréquence qui sont les plus gênants et qui se propagent le plus loin. Cela explique que de nombreux riverains des éoliennes se plaignent de nuisances acoustiques insupportables.
Pour faire bonne mesure, un Arrêté du 26 août 2011 n’autorise le constat d’infraction qu’à partir d’un niveau global de bruit de 35 décibels, contre 30 auparavant dans le Code de Santé Publique. Cela permet à un exploitant éolien de polluer en toute impunité la nuit calme d’un petit village bourguignon, où le niveau de bruit est très bas, et où par conséquent le niveau global n’atteindra jamais 35 décibels.
Voilà un magnifique exemple de détournement de la réglementation au profit des industriels de l’éolien. L’état a fait un choix : il a dégradé le niveau de protection des citoyens. Aucune instance de santé n’a d’ailleurs été consultée lorsqu’il a pris l’Arrêté du 26 août 2011.
Les infrasons s’arrêtent aux frontières de la France
Quant aux infrasons, l’exploitant éolien n’a pas à s’en préoccuper non plus, puisque la réglementation n’en parle même pas. Mme la ministre de l’Environnement, sous la pression de nombreux élus, a demandé à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail- successeur de l’AFFSET) de « faire un point » sur le sujet.
Il était temps, car plusieurs études validées par la communauté scientifique internationale ont été publiées au début de 2015. On peut citer l’étude réalisée par 4 équipes indépendantes d’acousticiens sur le parc éolien de Shirley, dans le Wisconsin. Cette étude a été pilotée par Schomer, pape américain de l’acoustique. Mais il y a d’autres études, en Australie en particulier, où un promoteur courageux a voulu savoir l’ampleur du problème rencontré par les riverains.
Outre de nombreuses mesures sur le terrain et dans les maisons, tous ces chercheurs ont réalisé des entretiens avec les familles riveraines. Leurs études démontrent sans ambiguïté aucune :
1°- que les infrasons des éoliennes sont présents dans les maisons,
2°- qu’ils peuvent être à l’origine de troubles et de maladies, et cela indépendamment du fait qu’on perçoive ou non les bruits audibles.
3° – que les effets sur la santé peuvent prendre des formes très différentes et plus ou moins graves suivant les individus. En effet, au sein d’une même famille, certains ne ressentent rien, mais d’autres en revanche sont touchés par des troubles du sommeil, des maux de tête, des acouphènes qui deviennent permanents, des vertiges et des nausées.
Selon Schomer, certains symptômes sont à mettre en relation avec une réaction de l’oreille interne à des fréquences très basses inférieures à 1Hz. D’autres chercheurs parlent de la sollicitation des organes internes par les infrasons.
Dans l’embarras
Ces études sont confirmées par des enquêtes sur questionnaire réalisées à la demande d’associations de défense, en France début 2016 et en Allemagne en 2014.
Il n’est pas inutile de savoir que les médecins allemands, lors de leur congrès annuel de 2015 à Francfort, ont lancé officiellement une procédure d’alerte vers le gouvernement allemand, en demandant qu’une enquête épidémiologique sérieuse soit enfin réalisée sur les infrasons des éoliennes.
L’Académie demandait en 2006 d’éloigner les éoliennes de 2,5 MW de 1500 mètres à titre conservatoire. L’AFSSET (organisme d’État) a soutenu que la mesure était inadéquate parce que les éoliennes n’atteignaient pas cette puissance. Espérons que l’ANSES ne se réfugiera pas derrière de telles arguties. Au passage, notez que cet organisme très officiel admet le peu de rendement de cette source d’énergie par le vent soit en fait entre 18 et 22% selon les régions et la nôtre est une des plus faible du territoire français en matière de vent.
Une grosse épée de Damoclès
L’état nie les évidences et veut ignorer les problèmes de santé vécus par de nombreux riverains.
Pour combien de temps encore ?
Gagner du temps pour permettre le développement de l’éolien à marche forcée est un mauvais calcul, qui n’a pas pris en compte un risque énorme, celui de déboucher sur un scandale sanitaire de grande ampleur. Qui sera au pouvoir quand il éclatera ? Et surtout, qui sera obligé de sonner la
retraite de l’éolien terrestre ?
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