dimanche 13 décembre 2015

Croissance verte une mystification absolue

Un extrait intéressant de l'article ;

  « La "croissance verte" 
     est une mystification absolue »

Auteur de L’âge des Low Tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, l’ingénieur Philippe Bihouix alerte sur l’épuisement croissant des ressources de métaux. Et souligne que, en raison de leur besoin de métaux rares, les énergies nouvelles ne sont pas la panacée : une énergie illimitée et propre est un mythe, il faut... économiser, recycler, relocaliser. Un entretien énergisant.

Que pensez-vous des énergies renouvelables et des technologies dites « vertes » ?

Je ne suis pas contre les énergies renouvelables dans l’absolu. En revanche, je suis contre le mythe d’une énergie qui serait illimitée et propre. Les « technologies vertes » sont, elles aussi, consommatrices de ressources, font appel à des métaux plus rares, et sont en général moins bien recyclables. Dans les énergies renouvelables, on peut trouver le meilleur comme le pire. Les panneaux photovoltaïques au silicium – un métal qui compose 27% de la croûte terrestre – sont a priori plus vertueux que les panneaux multicouches à haut rendement. Mais même un panneau au silicium contient d’autres métaux, comme du cuivre ou de l’argent pour les contacteurs, par exemple. Idem pour les éoliennes, dont le contenu métallique dépend de la conception, de la puissance, etc. Une solution consisterait à orienter la recherche scientifique en prenant en compte les ressources, plutôt que le seul rendement, physique ou économique.

Mais le problème est plus profond. En France, par exemple, on développe un programme éolien offshore d’un côté, mais de l’autre on multiplie les panneaux publicitaires et les écrans plats énergivores, et on se réjouit du développement des big data et des centres de données ! En réalité, le développement des énergies renouvelables ne permet pas, et ne permettra pas, de maintenir notre niveau effarant de dépense énergétique et d’absorber la croissance continue de notre consommation matérielle.

Il est insensé de croire que l’on peut réduire les émissions de gaz à effet de serre significativement sans réduire massivement notre consommation énergétique. De ce point de vue, la « croissance verte », qui élude la question de nos modes de vie, est une mystification absolue. Les chiffres le montrent aisément.

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