Lorsqu’on n’a rien à dire, on évite le débat. C’est bien ce qu’a fait Monsieur le maire de Cruzilles-lès-Mépillat. Le président de Don Quichotte 01 a vivement regretté l’absence des élus de Cruzilles au début de la réunion, et en particulier celle du maire du village.
Olivier DUBAR (AVDSM) et Jacques PIELTIN en 2018 |
Monsieur le Maire, je ne répondrai pas à vos attaques
personnelles. Elles ne vous grandissent pas. Vous faites
dans la facilité en me classant dans les vieilles barbes rabâchant
des arguments usés. Mais êtes-vous seulement en mesure de
contredire une seule des données techniques, une seule des analyses,
une seule des études internationales sur lesquelles je base mon
argumentation ?
Vous me
classez dans les pro-nucléaire. Avec quelles preuves ?
Appartiendriez-vous par hasard à cette catégorie de
pseudo-écologistes qui pensent que le combat contre le nucléaire
passe par une défense acharnée de l’éolien, quelles qu’en
soient les conséquences pour les riverains ? Tout donne à le
croire, puisque, comme eux, vous vous bouchez le nez en invoquant la
pestilence du nucléaire et de ses suppôts dès lors qu’on ose
parler des nuisances de l’éolien.
Je n’ai
rien contre le nucléaire, mais rien pour non plus. Je suis avant
tout un technicien, et je laisse aux politiques le soin d’en
débattre. Je ne fais d’ailleurs partie d’aucune
association. Merci Monsieur le Maire, de me donner l’occasion de le
rappeler. En revanche, personne ne m’empêchera, en tant
que citoyen, de dénoncer les contradictions et les absurdités de
l’éolien. Monsieur le Maire, si vous vous étiez donné
la peine de vous informer et de regarder comment fonctionne le
système électrique français, vous vous seriez aperçu que l’éolien
n’existe en France que grâce aux subventions très généreuses
qui le font échapper à la loi du marché, et qu’il coûte
beaucoup trop cher à la fois au consommateur et au contribuable,
ainsi que l’a rappelé la Cour des Comptes en 2018 dans son rapport
sur les renouvelables.
Si vous m’en donnez l’occasion,
je me ferai un plaisir d’expliquer devant le conseil municipal de
Cruzilles-lès-Mépillat pourquoi l’éolien est si cher, mais aussi
pourquoi il n’est ni une énergie locale, ni une énergie aussi
propre que le prétendent les promoteurs. Et vous verrez que le
nucléaire n’a rien à voir là-dedans.
Si vous
connaissiez un tant soit peu l’histoire de l’énergie en France,
vous sauriez que l’éolien s’est développé de façon
massive essentiellement pour des raisons politiques. En
2007, le Grenelle de l’Environnement, qui trouve son origine dans
le premier « paquet climat » négocié avec
l’Europe, avait surtout pour objectf de prendre de vitesse les
revendications des écologistes. Le second Grenelle leur a coupé
l’herbe sous le pied avec l’obligation des 500 mâts par an
contenue dans la loi de 2010. En 2012 et 2017, les candidats
à la présidence avaient absolument besoin de 5 % des voix
écologistes pour se faire élire. Une politique de
développement à marche forcée de l’éolien aura permis pendant
plus de dix ans de faire miroiter un mythe, celui du remplacement du
nucléaire par les renouvelables.
L’Allemagne,
qu’on présente souvent comme un modèle, n’a pas réussi ce rêve
absurde. Elle arrive aujourd’hui à produire 1/3 de son
électricité grâce aux renouvelables, mais à quel prix ? On
nous cache soigneusement qu’elle dispose en fait de deux parcs de
production. Le premier est un parc utile, pilotable à volonté, basé
sur le charbon, le gaz …et le nucléaire, qu’on essaie de
remplacer par du gaz… russe. Le second est un parc de luxe
intermittent et aléatoire qui fonctionne quand il y a du soleil et
du vent. Évidemment, entretenir deux parcs de production au lieu
d’un seul coûte cher, et c’est bien pour cela que les
Allemands paient leur électricité deux fois plus cher que nous.
De plus, bien que disposant de 4 fois plus d’éolien que nous et de
5 fois plus de solaire, l’Allemagne n’arrive pas à baisser ses
émissions de CO2. Vive la production électrique française,
décarbonée à 93 %, qui arrive à classer la France parmi les pays
d’Europe les moins émetteurs !
Notre
président vient, contre toute attente, de découvrir qu’on ne peut
« imposer l’éolien depuis le haut ».
Étonnant, non, quand on a déroulé un tapis rouge sous les pas du
lobby éolien, quand on a essayé de museler les opposants à
l’éolien en les empêchant d’accéder à la justice, ou en
tentant de supprimer les enquêtes publiques ? Cela dit, ne
faisons pas la fine bouche sur ce revirement. S’il est sincère,
les préfets recevront sous peu des ordres être un peu plus
regardants avant d’accorder des permis éoliens.
Il
semble bien que notre président – qui nous promettait fin 2018 une
électricité « fille du soleil et du vent »
avec triplement de la production éolienne, ait fini par prendre
conscience que la gabegie avait des limites. Les taxes sur
les factures d’électricité ne suffisant plus à payer les
subventions de l’éolien, il a en effet fallu créer de nouvelles
taxes… sur le gaz et sur les carburants ! Mais l’abus
de taxes est un puissant générateur de mécontentement – les
gilets jaunes lui en ont administré la preuve – et sans doute
a-t-il estimé qu’il était grand temps de réduire la voilure.
Je maintiens ici que l’éolien ne vit qu’en
faisant les poches des Français, qu’il s’est développé
grâce à des mesures anti-démocratiques, que la
réglementation éolienne permet de graves entorses à la protection
de la biodiversité, et qu’elle ne protège pas du tout la santé
des riverains, bien au contraire. Pour couronner le tout,
l’éolien participe au saccage des paysages de la
France, première destination touristique au monde. Bref, l’éolien
n’est utile à personne, sauf bien sûr au lobby éolien. Je suis
prêt à en administrer les preuves.
Jacques Pieltin,
ingénieur électromécanicien.
25 janvier 2020.
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