Dérogation accordée aux éoliennes concernant le respect du code de la santé publique
Question écrite d'Anne-Catherine Loisier, sénatrice
de la Côte-d’Or et maire de Saulieu, adressée à Marisol Touraine, le 9
déc. 2015.
Texte de la question n° 19322 adressée à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :
Mme Anne-Catherine Loisier attire l'attention de Mme la ministre
des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la
dispense, introduite par l'arrêté ministériel du 26 août 2011, pour les
éoliennes, de respecter le code de la santé publique qui fixe à 30 dBA le seuil à partir duquel l'infraction sonore d'une émergence excessive peut être caractérisée (3 dBA en période nocturne et 5 dBA en période diurne).
En effet, l'arrêté ministériel du 26 août 2011 relatif aux
installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique
du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la
rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la
protection de l'environnement autorise, par son article 26, les
éoliennes industrielles à déroger à l'obligation de respecter le code de
la santé publique, en portant à 35 dBA le seuil à partir duquel l'infraction d'une émergence excessive peut être caractérisée.
Cet arrêté autorise ainsi les éoliennes à porter le bruit ambiant global à l'extérieur des habitations à 35 dBA, sans qu'aucun critère d'émergence puisse leur être opposé, alors que ce seuil n'est que de 30
dBA à l'article R.1334-32 du code de la santé publique. Ces cinq
décibels supplémentaires autorisés pour les éoliennes correspondent, en
acoustique, au triplement de la source sonore.
Cette dérogation est d'autant plus préjudiciable à la santé des
riverains, que les bruits impulsionnels des éoliennes sont considérés, à
puissance égale, plus dérangeants que la plupart des autres bruits et
que les mesures en décibels pondérés « A » (dBA) minorent
considérablement l'évaluation de la gène liée aux basses fréquences
caractéristiques du bruit des éoliennes comme le confirme, sur ces deux
points, le rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire de
l'environnement et du travail, intitulé « impacts sanitaires du bruit
généré par les éoliennes », publié en mars 2008.
Ce même arrêté ministériel du 26 août 2011 dispense aussi les
éoliennes de tout contrôle des basses fréquences alors que l'article
R.1334-34 du code de santé publique définit à 7 dB les valeurs limites de l'émergence spectrale dans les bandes d'octave normalisées centrées sur 125 Hz et 250 Hz.
Elle lui demande donc quelle autorité sanitaire a validé à la fois
l'élévation du seuil à partir duquel l'infraction peut être constituée
pour les éoliennes - en le portant à 35 dBA au lieu de 30
dBA - ainsi que la suppression de tout contrôle de leurs émergences de
basses fréquences et sur quel fondement cette dispense du respect du
code de la santé publique a été autorisée.
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