dimanche 23 avril 2017

Le CO2 est-il un polluant ?

Un extrait de l'article publié le 12/04/2017
par JEAN-PIERRE BARDINET, MICHEL GAY ET JEAN-PIERRE RIOU.
Pour répondre à quelques idées reçues sur l'énergie, à l'heure où cette question est primordiale aux yeux du monde.

Non. Le CO2 est un gaz indispensable à la photosynthèse et à toute la chaîne de la vie sur notre planète. Pendant 500 millions d’années, la moyenne du taux de CO2 atmosphérique a été de 2000 ppm environ. Mais grâce à l’augmentation observée de 280 ppm au début de l’ère industrielle à 400 ppm actuellement (la végétation est donc en manque), la planète reverdit et les récoltes sont meilleures, ce qui contribue à réduire la faim dans le monde. Certes, l'activité humaine émet de vrais polluants néfastes à la santé publique : oxydes de soufre et d’azote, microparticules, ...) qu'il faut réduire.Mais taxer le gaz de la vie est absurde, sauf à vouloir diminuer la consommation des énergies fossiles au profit d'autres sources non carbonées (nucléaire, hydraulique, …).

Cependant, si une filière est lancée pour satisfaire cette politique de réduction du CO2 pour ses effets potentiels sur le climat, mais qu'en fait : - elle a un bilan carbone élevé (parce qu’elle nécessite en soutien récurrent des centrales thermiques à gaz ou à charbon), - elle fait monter artificiellement le prix du kWh, - et elle crée d’importants problèmes d’équilibrage des réseaux de transport d'électricité, alors elle n’a aucune justification et doit être abandonnée.

Quelle est la situation énergétique en France ? 
Notre mix énergétique traditionnel (thermique, hydraulique et nucléaire) est suffisant pour couvrir nos besoins. La France exporte même environ 10% de sa production.
La part du nucléaire dans la production d'électricité en 2016 s’est élevée à 72,3%, celle de l’hydraulique à 12%, celle du thermique à 8,6%, celle de l’éolien à 3,9% et celle du solaire à 1,6%. En période hivernale, le solaire produit progressivement de 9h à 17 h, avec un pic en milieu de journée, puis ne produit rien lors de l’heure de pointe du soir et la nuit, tandis que l’éolien produit aléatoirement s'il y a du vent. Ce sont des énergies renouvelables intermittentes (EnRi) qui produisent peu (leur facteur de charge est faible : 23% pour l’éolien et 14% pour le solaire). Par exemple, le 23 janvier 2017, lors de l’heure de pointe du matin et du soir, il a fallu importer de l'électricité et augmenter les productions des centrales à gaz, à charbon et même au fioul tandis que l'éolien et le photovoltaïque ne produisaient presque rien (peu de vent et pas de soleil).

La décision de réduire la part du nucléaire en France dans le mix énergétique procède d’une idéologie irrationnelle. Le nucléaire n’émet pas de CO2, donc il satisfait aux exigences climatiques et il est pilotable. Les EnRi sont indirectement émettrices de CO2 et engendrent des coûts d’infrastructure rendus nécessaires par leur dispersion géographique et leur caractère intermittent : transformateurs, lignes de transport HT, smart grids...

Les surcoûts de la loi de transition énergétique se montent en 2016 à 23 Md€, et ils seront de 70 Md€ en 2030. De quoi handicaper la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages...

L’indépendance énergétique d’un pays passe-t-elle forcément par l’utilisation des énergies renouvelables ? Non. 

L’Agence de l'environnement et de maîtrise des énergies (Ademe) a publié une étude irréaliste, cependant largement diffusée par les médias, qui prévoit 100% de renouvelable en 2050.

En fait, l'indépendance en électricité de la France pourrait être réalisée par des centrales à surgénération à uranium appauvri (238U) et à thorium (232Th). Il existe actuellement 300 000 tonnes d'uranium appauvri sur notre sol, soit 3000 ans de consommation électrique en France (moins de 100 tonnes par an) car le processus de surgénération permet de recycler une grande partie du combustible.

Voici les caractéristiques de toute production rationnelle d’énergie électrique :
- Elle doit être pilotable. En particulier, elle doit être capable de gérer les moments de forte et de     faible consommation.
- Elle doit être indépendante des caprices de la nature (vent, soleil, marées, précipitations,…).
- Elle doit avoir un impact mineur sur l’environnement et la biodiversité.
- Le réseau de transport ne doit pas être soumis à des fluctuations brutales et aléatoires.
- Le prix doit être compétitif
- La sécurité d’approvisionnement doit être garantie.

Posté par HW

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