mardi 12 juillet 2016

Ecologie : les bonnes et mauvaises notes de la France

http://s-www.lejsl.com/images/E07B9887-5C28-4813-B045-D40FC77E1687/JSL_v1_02/le-nucleaire-continue-de-dominer-le-paysage-energetique-francais-constate-l-ocde-un-phenomene-qui-limite-l-emission-de-gaz-a-effet-de-serre-mais-ralentit-aussi-le-developpement-des-energies-vertes-cc-by-jean-louis-zimmermann-1468271737.jpgOnze ans que l’OCDE n’avait pas passé au crible les politiques françaises en matière d’environnement. Publié hier, son rapport pointe de belles ambitions et quelques lacunes tenaces.

Le JSL: Jean-Michel Lahire le 12/7/2016

 

 

BONS POINTS

De grandes ambitions. Du Grenelle de l’environnement (2007-2012) à la Cop 21 (2015), en passant par la loi sur la Transition énergétique (2015), notre pays a démontré son ambition en matière d’environnement. Bref, la France est un bon élève… du moins sur le papier, les grands principes ne se traduisant pas toujours efficacement dans les faits.


La croissance verte.- L’emploi dans l’économie verte a cru plus vite que dans l’ensemble de l’économie : en 2013, cette dernière pesait 1,5 % du PIB et représentait 440 000 emplois. Et avec des dépenses de recherche et développement plus fortes que dans les autres secteurs, la France est classée par l’OCDE parmi les leaders européens de l’éco-innovation. Cocorico !
Gestion de l’eau.- Un des points forts de notre pays selon l’OCDE, qui l’explique par une synergie entre grands groupes (Suez, Veolia) et organismes de recherche publics. L’organisme salue également la gestion intelligente des ressources en eau par bassins hydrographiques. Tout n’est cependant pas parfait en raison de la multiplicité des structures : la France compte 35 000 services publics d’eau potable et d’assainissement !
Gaz à effet de serre.- Avec 10 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 1990 et 2013, Paris a dépassé l’objectif du Protocole de Kyoto. Par rapport à son PIB, notre pays se situe même parmi les meilleurs élèves de l’OCDE. Un bon résultat qu’on doit en grande partie à l’importance du parc nucléaire, qui n’émet aucun GES.(sans commentaire)

PEUT MIEUX FAIRE

Énergies vertes.- En dépit des grands discours, les énergies renouvelables ne progressent pas… Il faudrait tripler les efforts entrepris depuis 2005 pour atteindre l’objectif de 23 % d’énergie verte dans le mix énergétique en 2020. Inatteignable selon l’OCDE, qui souligne la timidité de la transition énergétique à la française.
Biodiversité.- La multiplication des programmes de conservation et classements en zone protégée ne parvient pas à inverser la tendance : une espèce sur cinq est menacée en métropole. Et c’est pire outre-mer. L’agriculture intensive, la fragmentation des habitats et l’artificialisation des sols sont pointés du doigt.
Qualité de l’air.- En matière de polluants atmosphérique, la France se situe sous la moyenne des pays OCDE… mais explose de 33 % le plafond fixé par l’Union européenne pour les émissions de NO X (oxydes d’azote). Coupable tout désigné : un trafic routier encore largement dominé par le parc diesel (62 % en 2014).

MAUVAIS POINTS

Les pesticides.- En Europe, seule l’Espagne fait pire. La France est un des huit gros plus consommateurs de produits phytosanitaires au monde, et cela ne s’arrange pas. L’usage de pesticides a même augmenté ces dernières années ! Quant aux émissions d’ammoniac (NH 3 ), elles n’ont quasiment pas baissé depuis une douzaine d’années. Des produits qui se retrouvent dans les nappes phréatiques, la quasi-totalité des cours d’eau, l’air et les sols. En cause : l’agriculture intensive.
La fiscalité verte.- La France, reine du diesel. Même si l’augmentation du parc de véhicules utilisant ce carburant commence à marquer le pas, ce précepte toujours vérifié plombe le bilan que l’OCDE dresse de la « fiscalité écologique » dans notre pays. Des progrès ont certes été accomplis, mais l’organisation note que de nombreuses subventions continuent de favoriser des activités polluantes ou l’artificialisation des sols.
La démocratie environnementale.- L’OCDE note enfin que le public n’est consulté que trop tardivement sur les projets présentant un impact environnemental, et à un stade où ces derniers sont déjà quasiment ficelés. Une critique qui fait écho aux contestations des grands projets d’infrastructures comme l’aéroport de N.D.-des-Landes ou le barrage de Sivens.

Rapport consultable sur le site de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) : www.oecd.org


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire