La directive de l'Union européenne sur les énergies renouvelables pour la période 2014-2020 est entrée en vigueur le 1er juillet dernier. Curieusement, en France, alors que les communiqués des milieux de l'énergie renouvelable nous inondaient de la nécessité absolue de respecter les objectifs européens, un silence assourdissant a accompagné cette publication, à laquelle la France va devoir se conformer d'ici 2017.
par Ludovic Grangeon initialement paru le 11/12/2014
Sigmar Gabriel, le Vice Chancelier allemand, appuyé y compris par son
pragmatique secrétaire d'Etat « vert » Rainer Baake, a appliqué ce
virage en moins de deux mois...
La loi a été votée le 27 juin, entrée en vigueur le 1er août. Il était
temps... la facture du consommateur venait de doubler en cinq ans....sans
résultat, avec la construction de 40 centrales charbon en urgence pour
éviter la panne générale, et un gouffre budgétaire sans fin. Il aurait
fallu injecter 30 milliards d'euros pendant quarante ans pour obtenir 80 % du résultat attendu,
et avec les incertitudes de la météo chaque jour !... En Espagne, tout
système de subvention aux énergies renouvelables est définitivement
supprimé depuis le 14 octobre dernier, sous la menace de l'effondrement
total du système électrique espagnol entier et la perte de 20 000
emplois dans ce secteur « porteur ».
L'Allemagne et l'Espagne ont tiré les conséquences de technologies
inefficaces subventionnées à prix d'or. Après les promesses et
l'euphorie des agences privées qui clament partout que les énergies
renouvelables créent des emplois sans aucune statistique officielle,
l'Agence pour les énergies renouvelables allemande a annoncé le 30
septembre la douche froide : 25
000 emplois perdus en 2013. En France, on a beau tourner les annonces
dans tous les sens, le solde réel de 650 emplois au lieu de 10 000 fait
frémir. Les taxes à l'énergie renouvelable dépassent les
économies sur l'impôt sur le revenu ou le trou de la Sécu. Elles
prélèvent un poids insupportable sur les ménages grâce à un subterfuge
qui ne les inclue pas dans les dépenses publiques, mais le contribuable
paie toujours plus.
La croissance chinoise devait nous sauver,
elle va au contraire nous enfoncer d'avantage, avec l'actualité. En
octobre 2014, le patron du secteur énergie éolienne de Shanghai, Liu Qi,
associé à Siemens, procède au constat : « après les mirages du
développement à court terme, la qualité n'est pas au rendez-vous et
beaucoup d'acteurs de la profession disparaissent ». Les alliances fondées avec des sociétés européennes fondent comme neige au soleil.
Elles disparaissent une à une, à peine formées depuis deux ou trois ans
dans des perspectives d'illusoire croissance qui n'est jamais arrivée.
La presse chinoise, comme le South China Morning Post, par exemple, n'en
finit plus de compter les désastres en cette fin 2014.
Ce n'est pas fini : Depuis plusieurs années, des soupçons de connexions mafieuses dans les éoliennes ont été émis par des journalistes et suivis par Interpol. L'arrestation de Liu Tienan, patron de l'énergie chinoise, cette semaine, pour cause de corruption à vaste échelle confirme une fois de plus l'omerta sur ce secteur et ses gigantesques trafics. Elle montre que les Chinois ont enfin compris l'ampleur des malversations. Liu Tienan a continué à superviser personnellement plus de 50 projets par trimestre à vaste échelle y compris des projets en Europe et des prises de participation dans des sociétés dont certaines sont bien connues en France ou au Portugal. EDP, qui se prétend l'un des leaders mondiaux, a été sauvé de justesse de deux désastres successifs , avec le scandale financier du groupe Espirito Santo, impliqué dans de multiples affaires de fraude, d'abus de confiance, de falsification de documents, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale, puis avec l'entrée de la Compagnie chinoise des Trois gorges, dont Liu Tienan, emprisonné pour corruption, avait la haute main.
Depuis 18 mois, la presse taiwanaise avait
sorti le scandale sans grand résultat. Les quotidiens de Canton ont
même osé publier ces informations malgré certaines menaces de mort
émises par ce réseau mafieux englué dans les malversations, les voitures
de luxe, les maitresses et les compromissions à l'étranger. Des
bouleversements sont à attendre avec cette opération vérité. Les pots de
vins se chiffrent en millions d'euros pour ce qui est connu. On sait
que nombre d'éoliennes supposées construites en Allemagne et importées
en France sont largement pourvues de pièces chinoises : à quel prix ?
Ce devait être la bouffée d'oxygène du secteur européen et c'est au contraire le boulet qui l'entraine un peu plus vers le fond. Vestas, Gamesa, Siemens sont les premiers à tomber au tapis. La chute de Vestas est impressionnante. Après avoir supprimé 4500 emplois, après avoir disparu plusieurs fois de l'indice danois OMX20, après des variations erratiques de son bénéfice de -230% à + 30 % d'un trimestre à l'autre, le groupe devait être sauvé par l'apport de groupes chinois, qui ne viendront pas. Même le gouvernement danois n'a pas les moyens de sauver Vestas, comme il l'a confirmé publiquement depuis octobre 2012, alors que la conjoncture était moins mauvaise.
Tous les organes de contrôle : la Commission de Régulation de l'Energie,
la Cour des Comptes, France Stratégie, soulignent que le système est à
bout et qu'il est ruineux pour des résultats dérisoires. L'argent capté
par les spéculateurs aura détourné des subventions publiques vers
d'immenses fortunes privées qui se moquent d'investir dans les vraies
énergies renouvelables de demain, qui ne sont ni les vieilles éoliennes à
hélices, ni les panneaux solaires à bas rendement et forte pollution,
mais des turbines silencieuses ou urbaines, des piles à combustible zéro
carbone, des stockages mixtes solaire hydrogène, etc... dont les
premiers exemplaires fonctionnent déjà un peu partout. Un seul exemple :
la division équipements spéciaux de Rolls Royce en Allemagne, CFC, gère
depuis plusieurs années des équipements remarquables zéro rejet
carbone, en toute modestie, et surtout, ça marche toute l'année au lieu
d'un jour sur cinq. De plus les nouvelles énergies renouvelables
produisent localement, ce qui diminue les problèmes de réseaux, devenus
un casse-tête avec les bricolages de l'éolien ou du solaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire