lundi 16 septembre 2019

Éoliennes: Le Vent de la colère

Un nouveau reportage de 19 minutes d'Armel Joubert des Ouches


Pour son deuxième long format, Boulevard Voltaire a enquêté sur les éoliennes et la façon dont elles sont perçues. Manifestants, élus, particuliers, caméras cachées... Tout ce que vous vouliez savoir sur l'éolienne!

Une production de Boulevard Votaire: Éoliennes: Le Vent de la colère

L’éolien en Allemagne, une impasse technique et écologique

Les idées présentées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celle de European Scientist. Il s’agit d’une tribune libre rédigée par un éminent spécialiste dans le domaine, qui contribue au débat sur la transition énergétique. Nous apportons cependant tout notre soutien au travail de Bernard Durand dont le sérieux et l’engagement ne sont plus à prouver.

    Le 5 Septembre, nous informe le journal «Le Monde», s’est tenue en Allemagne une réunion de responsables politiques et industriels de très haut niveau pour tenter de trouver une réponse à la crise de l’éolien qui s’y développe actuellement[1]. Les investissements dans la construction d’éoliennes, y compris en mer, sont en effet maintenant en diminution rapide, tandis que beaucoup d’éoliennes en fin de vie devront bientôt être démantelées et remplacées. La cause principale en est bien sûr le nouveau mode de rémunération des capitaux investis, non plus par obligation d’achat à des tarifs contractuels sur des durées de 15 à 20 ans, mais par appels d’offres, méthode jugée insatisfaisante par les industriels. Il y a aussi, après une longue tolérance, le rejet croissant par les Allemands des conséquences humaines et écologiques du développement à marche forcé de l’éolien, qui retarde la réalisation des projets.

  Mais le rêve allemand de ne produire l’électricité qu’à partir de sources dites renouvelables, éolien et solaire photovoltaïque principalement, et donc sans nucléaire, charbon et gaz, se heurte aussi à la réalité physique. Car c’est un objectif qui restera techniquement impossible tant que l’on ne saura pas stocker et déstocker l’électricité éolienne et solaire en quantités 100 fois plus importantes que maintenant[2] : cela pour pouvoir ajuster à la demande des consommateurs les fluctuations naturelles de l’éolien et du solaire, dites fatales ou non-pilotables parce qu’elles sont indépendantes de la volonté des hommes. On est actuellement contraint pour réaliser cet ajustement de faire appel à des centrales dites pilotables, qui produisent en contrepoint de l’éolien et du solaire photovoltaïque. Elles sont surtout nucléaires et hydroélectriques en France, à charbon et à gaz en Allemagne. L’Allemagne a certes déjà fermé 13 GW de réacteurs nucléaires, mais la puissance totale de ses centrales pilotables y est restée la même[3], une augmentation de la puissance en gaz ayant compensé la perte de puissance en nucléaire. D’où des émissions de gaz carbonique (CO2) de la production d’électricité qui depuis des années n’ont pratiquement pas baissé. Elles font de l’Allemagne le plus grand producteur de ce gaz à effet de serre en Europe.

  Le choix de l’Allemagne de préférer le charbon au nucléaire pour la production d’électricité est en fait ancien. Le charbon a été la source de son remarquable développement économique à partir de 1850. L’industrie et les syndicats du charbon sont encore à l’heure actuelle très puissants en Allemagne, même si les dernières mines souterraines de charbon de bonne qualité, le « hard coal » des Américains, viennent d’être définitivement fermées. En contrepartie, les importations de ce hard coal n’ont cessé d’augmenter et atteignent maintenant 60 millions de tonnes par an. D’autre part les immenses exploitations à ciel ouvert de lignite (brown coal), charbon de très mauvaise qualité et très polluant, sont toujours là, avec des réserves correspondant à au moins un siècle d’exploitation au rythme actuel. Le nucléaire, bien que 23 GW de centrales aient été construites à la même époque que les nôtres, y a souffert constamment dans l’opinion d’une très mauvaise image, créée et entretenue dit-on pendant la guerre froide par l’Union soviétique.

  Je me souviens d’une conversation à ce sujet il y a bien des années avec des étudiants allemands lors d’une « Ecole d’été » à La Rochelle. A ma question de savoir pourquoi ils préféraient le charbon au nucléaire, alors que leurs centrales nucléaires n’avaient pas fait de morts, tandis que le charbon avait provoqué tant de morts chez eux, dans les mines, mais encore plus du fait de la pollution atmosphérique associée, et maintenant menaçait le climat, ils m’ont répondu : nous sommes habitués depuis longtemps au charbon, et on ne parle jamais chez nous de ses dangers. Le nucléaire est encore trop récent, et on nous en dit constamment du mal.

  Le gouvernement allemand a planifié dit-il de fermer ses centrales à charbon en 2038, ce qui est bien tard. En l’absence de nucléaire, il lui faudra les remplacer par des centrales à gaz, qui ne valent guère mieux pour le climat. Mais ce gaz sera jure-t-il du gaz « vert », c’est-à-dire du biogaz produit à partir de biomasse. Ce sera, compte-tenu des limites naturelles de la ressource en biomasse, beaucoup plus vraisemblablement du gaz russe. D’ailleurs les gazoducs nécessaires sont en construction et seront bientôt achevés. L’Allemagne aura alors des émissions de CO2 de sa production d’électricité qui auront sensiblement baissé, mais pas suffisamment, et sera devenue dépendante du gaz russe (3). Et ses émissions du principal constituant du gaz naturel, le méthane (CH4), gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, augmenteront, ce qui fait qu’au bilan il n’y aura probablement que peu de bénéfices pour le climat de la diminution de ses émissions de CO2.

  L’Allemagne, en voulant développer à tout prix l’éolien et le solaire photovoltaïque plutôt que le nucléaire pour produire son électricité, c’est donc mise dans une impasse technique et écologique dont elle ne voit pas l’issue. Bien au contraire, elle s’y complaît. Car lors de la réunion de crise du 5 Septembre, les participants ont cherché les moyens financiers de relancer l’industrie éolienne, plutôt que de mettre fin à cette gabegie.

  Le coût de ce développement est énorme, et a déjà entraîné en Allemagne un doublement du prix de l’électricité pour les ménages (2).

  En fait l’Allemagne, comme chez nous l’écologie dite politique, préfère assouvir son obsession antinucléaire  quel qu’en soit le prix, plutôt que faire face à l’urgence climatique, mais essaie de nous faire croire le contraire. Gardons-nous de l’imiter !

[1] https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/06/en-allemagne-la-crise-de-l-eolien-menace-la-transition-energetique_5507061_3234.html
[2] https://www.sauvonsleclimat.org/fr/presentation/etudes-scientifiques/1963-intermittence-et-foisonnement
[3] https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/cachez-ce-charbon-que-nous-ne-saurions-voir/

Un black out général en Europe en 2035

Personne n’est en mesure actuellement de prévoir ce qui peut se passer en cas de problème sur un réseau européen à majorité d’énergies renouvelables aléatoires et diffuses.
Par Michel Negynas.

Ci-dessous la production française d’électricité par filière en juin, juillet et août. L’éolien est en bleu clair, le solaire en jaune foncé : ils sont marginaux. Nous en avons pourtant installé 25 GW, l’équivalent de 16 EPR !

On voit que les seuls moments ou l’éolien devient un peu significatif, c’est par des « coups de vent » d’une journée ou deux. Non seulement cela ne sert à rien, mais cela pourrait poser de gros problèmes si nous réalisons le programme de développement des énergies renouvelables (ENR) à 2035.

Que s’est il passé sur le réseau électrique le week-end des 10 et 11 août ? (voir ECO2 mix, l’excellent site de RTE, Réseau de Transport Electrique, filiale d’EDF)

La puissance appelée par le réseau était de l’ordre de 40 GW, contre 90 GW à la pointe d’hiver. Normal en période de vacances et de chaleur. Comme d’habitude, la consommation a chuté, de l’ordre de 6 GW de pointe à pointe entre le vendredi et le samedi :

Mais il  se trouve que le vent est passé de 4 à 9 GW entre vendredi midi et samedi midi… et manque de chance, le Soleil s’y est mis aussi, mais lui, comme d’habitude : il a pris 5 GW dans la journée de samedi entre 7 h et midi !

Résumons-nous : la consommation baisse 6 GW, la production aléatoire augmente de 10 GW… 16 GW de baisse à gérer pour les centrales pilotables dans la journée de vendredi et samedi…
En 7 heures, le nucléaire a du baisser de 10 GW la nuit de vendredi à samedi… une gymnastique périlleuse non pas à cause du volume, mais de la vitesse de la baisse, d’autant qu’il lui a fallu ré‑accélérer dans la journée de dimanche, où la situation était encore plus critique : en effet, le vent était retombé à 2 GW, après une chute encore plus brutale que la montée et le Soleil brillait un peu moins. De 18 h à 22 h 30 samedi, la production des ENR a perdu 5,7 GW, plus d’un GW par heure !

Le gaz s’est adapté lui aussi… cette gymnastique a dû faire dégringoler les rendements… Bonjour le CO2 !

Les exports ont baissé à 0 GW… très brièvement, le dimanche, sans doute le signe d’une grande confusion sur les interconnections.

En Allemagne, c’est la même chose. Le vent est en bleu gris : arrêt du charbon, et du lignite (gris et noir)… et même, apparemment, de certaines fermes solaires. Mais  les Allemands, comme à leur habitude, résolvent leur problème en partie par l’export (partie négative de la courbe). En fait, ils ne conservent de pilotable quasiment que le nucléaire (en rouge) et la biomasse (en vert). (voir Energy charts du site de Frauenhofer Institute). Au plus fort du Soleil et du vent, près des deux tiers du mix était composé de producteurs diffus et volatiles. Cela ne marche probablement que parce que l’Allemagne a des interconnections multiples avec les réseaux de ses voisins, moins ENRisés, qui lui sauvent la mise pour garder un réseau stable. 

Mais cela ne leur a pas rapporté beaucoup…

Les prix ont chuté vertigineusement en négatif… Pauvres Allemands qui subventionnent l’électricité de leurs voisins…

Accessoirement, le récent black out partiel en Angleterre est survenu le 9 août à 18h… Il y a sans doute de nombreuses causes, dont la foudre, mais l’une d’elles est certainement la vulnérabilité du réseau pendant la montée en puissance du vent : l’Angleterre a le plus grand taux de pénétration de l’éolien en Europe.

Cette situation montre bien la situation dangereuse dans laquelle on met notre alimentation électrique, (et pas seulement à la pointe d’hiver, où nous risquons de manquer de capacité) ; or nous n’avons que 25 GW de solaire et d’éolien. Il est question de passer à 90 GW !  Et nos voisins ont les mêmes objectifs !

Extrapolation à un scénario 2035

Quelques considérations techniques
Peu de gens se rendent compte de la prouesse réalisée par les ingénieurs concepteurs et gestionnaires du réseau électrique : équilibrer en permanence, et en tous points, l’offre et la demande. Les écarts peuvent se traduire par des écarts de la fréquence, de la tension, des surcharges de ligne, qui en se déconnectant par protection, mettent tout en danger… Et il y a d’autres paramètres, peu connus du grand public, qu’il faut absolument contrôler eux aussi, comme la puissance réactive.
Pourtant, tous les jours, la demande varie fortement entre creux et pointe : c’est gérable car très prévisible.
L’ajout de sources aléatoires diffuses qui de plus ne peuvent jouer de rôle stabilisateur (une éolienne ou un panneau solaire n’ont pas d’inertie comme un groupe turboalternateur de 1000 MW…) rend la gestion difficile. On peut bien sûr ajouter des équipements pour limiter les risques : c’est coûteux, et source de complexité supplémentaire. Pour pallier tout cela, certains proposent même de faire tourner à vide de vieilles centrales à charbon ou nucléaires…
En outre, les variations de la demande, très prévisibles, peuvent être amplifiées par les variations de l’offre aléatoire, qui ont un moindre caractère de prévisibilité.
Projetons-nous en 2035 avec un cas de figure comparable à celui des 10 et 11 août, c’est-à-dire un coup de vent d’un jour, avec zones orageuses. 
Nous aurons 5 fois plus de solaire et trois fois plus d’éolien ;  entre 8 h et midi le Soleil grimpera de 25 GW et l’éolien de 15 GW de vendredi à samedi, soit 4O GW au total… Et la consommation baisse… 46 GW, ce n’est plus possible, c’est plus que d’arrêter tout le reste… Or il faut conserver de la réserve tournante : la preuve, il faudra ré‑accélérer à fond la caisse les centrales pilotables le dimanche, car le vent tombera.
Revenons au samedi ; il faudra donc arrêter des éoliennes et des panneaux solaires, (et ce n’est pas aussi facile qu’on le pense,) en même temps que baisser au minimum presque tout le parc nucléaire.
À l’inverse, le dimanche après-midi, il faudra réactiver progressivement toutes les centrales pilotables précédemment en service, dans un temps relativement court, tout en gardant l’équilibre du réseau en tout point.
Or nous sommes en pleine perturbation météo, il y a de l’orage dans certaines régions… Pas de chance, la foudre tombe sur un poste de transformation de 400 000 V… (c’est peut-être ce qui est arrivé en Angleterre). Ce serait déjà critique sur un réseau stable ; mais en pleine montée ou descente rapide des centrales pilotables et de la multitude de production diffuse, c’est la catastrophe. Pas de marge de manœuvre. La fréquence monte ou baisse au-delà des normes ; les protections automatiques des équipements de production réagissent. Black out.
Or, tous les pays européens auront fait exactement la même chose que nous en 2035 (parfois en pire, voir l’Espagne) en matière de mix électrique et contrairement aux idées reçues, la météo est souvent la même sur l’ensemble de l’Europe. La gestion des interconnections est délicate, car transnationale (problèmes de langues, d’ego, ou même financiers) alors que les réactions doivent être instantanées. La probabilité est forte que tout le réseau européen s’écroule comme un château de cartes.
Mais connecter ou déconnecter un équipement de production n’est jamais une opération simple. A fortiori en cas de black out.
La suite est un cauchemar. Les éoliennes devront se mettre illico en sécurité par vent fort : dès qu’elles sont coupées du réseau, leurs pales doivent se mettre en drapeau et freiner instantanément. Imaginons que le dispositif soit fiable à  99,9 % ; cela vous paraît pas mal ? Eh bien sur les 15 000 éoliennes en service en France, 15 verront leurs pales partir en orbite. Espérons que personne ne sera à proximité.
Les panneaux solaires : le Soleil ne s’arrêtera pas de briller pour autant là où il n’y a pas d’orage. Pour les multitudes d’onduleurs, y compris chez les particuliers, en principe, cette situation de coupure du réseau, avec risque de surchauffe, voire d’incendies… est prévue. En effet, tous sont équipés de dispositifs qui ouvrent leur circuit en cas de problèmes sur le réseau. (Car les volts restent, eux, localement, aux bornes des panneaux, tant que le Soleil brille !) C’est indispensable pour la sécurité de l’installation, du réseau, et surtout des personnes appelées à travailler sur le réseau. Comment être sûr que ces centaines de milliers de dispositifs vont tous parfaitement fonctionner ? Que certains bricoleurs du dimanche n’ont pas voulu « améliorer » leur installation ?
Les grosses centrales thermiques doivent réussir aussi instantanément leur « îlotage », en cas de coupure du réseau, c’est-à-dire se mettre en position de circuit fermé, n’alimentant que leurs propres besoins. C’est toujours délicat. En cas d’échec, c’est l’arrêt complet, et de longues heures pour redémarrer, et pour les centrales nucléaires, c’est compter sur le diesel de secours pour assurer le refroidissement…
Coté utilisateurs, on peut avoir une idée à partir de la situation du 9 août en Angleterre : bouchons sur les routes en absence de signalisation, des centaines de milliers de personnes coincées dans les transports ferroviaires… des urgences sanitaires impuissantes…
Et les voitures électriques n’auront qu’un temps… celui de l’autonomie de leur batterie.
Pour les hôpitaux, ceux dont les diesel de secours seront un peu lents à démarrer (il y en aura) déploreront des morts en salle d’opération.
Le redémarrage sera laborieux, surtout parce qu’il faudra vérifier que les milliers d’éoliennes et de panneaux solaires sont dans des configurations de sécurité, pour eux et pour les réseaux. En outre, la majorité des éoliennes et des panneaux solaires ne peuvent démarrer sans être connectés à un réseau stable ; ils ne seront d’aucun secours pour le redémarrage.
En réalité, personne n’est en mesure actuellement de prévoir ce qui peut se passer dans un tel cas sur un réseau européen totalement à majorité d’ENR aléatoires et diffuses. Il est facile de démontrer que tous les récents incidents ou quasi incidents ayant survenu sur les réseaux (Europe, Australie, New York…) ont des causes initiales diverses : arrêt d’une grosse centrale, erreur de mesure, perte d’une ligne haute tension… sans préciser que la situation a été rendue plus difficile à gérer du fait de variations rapides de la puissance délivrée par le vent et le Soleil.
D’ici 2035, la technologie peut évoluer… ou pas. Et 15 ans, c’est peu pour l’investissement industriel. Et même dans ce cas, il faudra inclure le coût des équipements supplémentaires rendus indispensables dans le coût de l’électricité ENR.
Avant de développer les ENR intermittentes à hauteur de 90 GW, il faut d’urgence étudier vraiment, à partir de situations concrètes, les risques liés à la sécurité du réseau électrique car les études de référence de RTE, utilisant des méthodes probabilistes, ne permettent pas de statuer et elles ne tiennent pas compte de l’évolution des réseaux interconnectés voisins.

dimanche 7 juillet 2019

Aisne : Montcornet : le maire lance un cri d’alarme.


Témoignages recueillis par Sioux Berger. Un grand merci à V. Bernardeau et aux habitants sur le terrain qui l’ont aidée à réunir l’ensemble de ces éléments.

« Je m’appelle Guy Le Provost, et je suis le maire de Montcornet. Ma commune se situe dans les Hauts de France. J’assiste, impuissant, à un véritable désastre écologique. Ici, les parcs éoliens fleurissent à tour de bras, c’est à un point où les habitants ne savent même pas combien il y en a. A 15 km à la ronde, on approche les 250 aérogénérateurs, et il s’en construit d’autres tous les jours.
Les parcs les plus anciens ont entre 12 et 15 ans, et plus il y en a, plus la population de Montcornet et ses environs est malade.

Ce sont principalement des cancers, des problèmes acouphènes, et des problèmes cérébraux.

Je suis d’ailleurs moi-même malade : en novembre 2018, je rentrais d’une réunion, et j’avais l’impression que je n’entendais plus d’une oreille. J’ai passé tous les examens ORL, scanners. Le verdict est tombé : surdité inexpliquée. On pourrait dire que c’est à cause de mon âge, j’ai 69 ans. Mais il est arrivé également le même incident de santé à une personne de la municipalité que je connais bien, et qui est bien plus jeune. Du jour au lendemain : surdité brutale.
L’un de mes amis proches, qui habite au croisement entre la route de Reims et de Laon, est atteint d’une tumeur au cerveau depuis 5 mois. Mais les gens se taisent. Ils ne se battent pas, car ils doivent avant tout se battre contre la maladie. Le quartier de Bellevue est sinistré, la rue Clémenceau également. A cet endroit, on compte de très nombreux malades, tous postérieurs à l’arrivée massive des éoliennes autour de nos villages. Même constat sur les communes de Chaourse et de Disy le gros : des cancers, des acouphènes, des problèmes de sommeil et de tachycardie.

A l’heure où je vous parle, je suis chez moi : je me penche à la fenêtre, et où que je me tourne, je suis cerné : éoliennes au Sud, à l’ouest, à l’est…le préfet est venu pour une inauguration sur notre commune. J’ai tenté de lui expliquer l’ampleur du désastre. Il m’a répondu qu’il essaierait de bloquer les demandes de permis de construire, mais pour combien de temps ? Les préfets ne restent pas en place bien longtemps, et les sommes d’argent sont si importantes qu’on s’arrange avec la réalité du terrain et la souffrance des habitants. Ici, une éolienne rapporte environ 5000 euros le mégawatt par an. Les nouvelles installées font environ 4 mégawatts, ce qui fait 9000 euros par éolienne, et certains propriétaires qui louent leur terrain aux promoteurs en possèdent 5 ou 6, voire plus. C’est une manne ! Et quand de l’argent est en jeu, la santé passe à la trappe.

Mais le jour où on cessera d’étouffer le lien qu’il y a entre les malades et les éoliennes, ces régions qui en ont tant accepté seront totalement sinistrées et désertées par les habitants. Ce sont des territoires entiers qui seront devenus inhabitables. »



Après mes recherches sur la Loire Atlantique, les vaches malades, les câbles enterrés de Sainte-Pazanne, je poursuis donc mon enquête autour de Montcornet. Pourquoi Montcornet ? Parce qu’encore une fois, les animaux ont parlé avant les hommes. En effet, les nombreux témoignages des colombophiles m’ont interpellée. Lorsque je les ai interrogés, tous m’ont expliqué qu’ils perdaient des pigeons voyageurs depuis l’installation des éoliennes sur Montcornet, Chaourse, Dizy le Gros. Or, on sait que ces oiseaux se repèrent pour se diriger grâce aux champs électromagnétiques émis naturellement par les sols. Si ceux-ci sont modifiés, ils sont déboussolés.
Les champs électromagnétiques et les infrasons émis par plus de 200 éoliennes ne sont étudiés par aucun scientifique. Mais sur le terrain, les gens commencent à parler et à réagir. 


Avec l’aide des villageois, j’ai poursuivi mon enquête sur le village de Dizy-le -Gros. Chaque malade a accepté de rédiger un courrier. J’en publie ici quelques exemplaires. J’ai regroupé tous les malades recensés sur une carte afin que chacun réalise l’ampleur de ces témoignages. Nous avons à l’heure actuelle recueilli une centaine de courriers, mais ce n’est pas terminé. Toutes les pathologies sont postérieures à l’installation des parcs, et le village est situé à 500 ou 800 mètres des différentes éoliennes.

Voici les pathologies dont les riverains se plaignent :
- Acouphènes : surdité progressive ou partielle inexpliquée. Or l’impact sur le tympan des basses fréquences émises par les éoliennes ne sont pas prises en compte dans les études.
- Insomnies, surexcitation ou fatigue, tachycardie, problèmes cardiaques : certaines basses fréquences (autour de 30 Hz) interfèreraient avec les ondes "Beta" cérébrales du sommeil qui sont associées avec les réactions d’alerte, de stress et d’anxiété.
- Cancers : Les infrasons ne provoquent pas directement de cancer mais facilitent le développement de cellules malignes "dormantes" ou accélèrent un cancer existant. Il n'y a à priori pas de cancer type : la chaîne d'interaction est l'infrason qui augmente le stress oxydatif et provoque la sécrétion de cortisol (immunosuppresseur comme d'autres catécholamines), ce qui facilite le développement des structures malignes...

Le puzzle se poursuit : à proximité des parcs éoliens, des vaches sont malades en Auvergne, en Loire Atlantique. Non, ce ne sont pas des « cas isolés ». Et lorsqu’on constate des pathologies identiques sur des villages entiers, on sourit quand on entend parler d’effet « nocebo ». Les pigeons qui disparaissent et les vaches qui se meurent demandent aux pouvoirs publics d’écouter les humains qui souffrent.

Légende des cartes fournies 
: Sur les cartes jointes, les cancers recensés apparaissent en rouge, et les autres problèmes de santé (acouphènes, migraines...) apparaissent en bleu. Les parcs éoliens sont indiqués par une hélice. La carte « toutes pathologies confondues » : les malades sont représentés par des gouttes bleues.








Quelques sources concernant les différentes pathologies :
http://clincancerres.aacrjournals.org/content/12/2/369.short
http://wiseenergy.org/Energy/Health/LFN_and_Cancer.pdf
https://waubrafoundation.org.au/
http://www.medecine.ups-tlse.fr/dcem1/immunologie/Immunite_et_cancer.pdf

Pour ceux qui ont du mal avec l’anglais, explication en quelques mots des méfaits infrasons :
Les basses fréquences sont des ondes pulsées émises chaque fois que la pâle passe la tour de l’éolienne. Ces ondes ne sont que peu diminuées en intensité par la distance. L’ université de Flinders en Australie a découvert que ces ondes entrent dans les maisons à 3.5 km. Comme tous les infrasons, ces ondes ont la particularité de faire « résonner les organes », autrement dit, les faire vibrer. Le corps va réagir à cette vibration permanente en sécrétant une hormone : le cortisol, hormone du stress. On connaît très bien les effets néfastes d’une trop grande quantité de cortisol dans l’organisme. Problèmes cardiovasculaires, augmentation des cas de cancers, dépression, insomnies…
Le professeur Persson Waye a approfondi les recherches sur les effets néfastes du cortisol.

Sioux Berger

mercredi 3 juillet 2019

Deux fédérations nationales déposent plainte pour pollution du territoire contre l’Etat

Paris le 3 juillet   2019            Communiqué de presse
           
Éolien : Deux fédérations nationales déposent plainte pour pollution du territoire contre l’Etat (Ministère de la Transition Écologique et Solidaire)

La Fédération Environnement Durable (FED), association d’Intérêt général, et la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France (SPPEF * Sites & Monuments) agréée au plan national pour la protection de l'environnement, attaquent l’Etat devant le Tribunal Administratif de Paris en raison de la pollution croissante du territoire générée par les éoliennes industrielles.
Instruites par la multiplication des friches éoliennes à l’étranger, la Fédération Environnement Durable (FED) et Sites & Monuments (SPPEF) déposent un recours devant le Tribunal administratif de Paris relatif aux déchets de l’industrie éolienne.    

Ce recours vise à engager la responsabilité de l'Etat du fait de l’illégalité de sa réglementation applicable aux déchets éoliens, laquelle autorise leur abandon dans les sols, néglige la hiérarchie de leurs modes de traitement et n’impose aucune garantie financière crédible en matière de remise en état des sites.     

Le Tribunal administratif est saisi du préjudice issu de cette réglementation inopérante, nouvelle faveur faite à des promoteurs déjà coupables d’une atteinte fondamentale à  la biodiversité, d’une rupture sociale et de la destruction de nombreux paysages ruraux français pour une production électrique anecdotique ruineuse et dépourvue de fiabilité.          

Le 19 juin 2019, la Fédération Environnement Durable avait  déposé au Conseil d’état un premier recours pour excès de pouvoir contre le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire demandant  notamment l’abrogation de l’arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution de garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.        

Contacts presse
FED : Jean-Louis Butré        
contact@environnementdurable.net
06 80 99 38 08
SPPEF : Bruno Ladsous
06 49 69 39 59

           
Annexe
Selon le calendrier de la programmation pluriannuelle de l’énergie, (PPE) annoncé par le gouvernement (3), environ 14.500 éoliennes seront installées à l’horizon 2028, ce qui correspondra à une artificialisation massive des sols ruraux, puis à la constitution d’une colossale déchetterie industrielle.
La situation de l’Allemagne (1) confrontée à ses premiers démantèlements d’éoliennes, nous révèle qu’aucune précaution à la hauteur des enjeux n’a été prise par l’État français (2) pour protéger l’environnement.

Le démantèlement de multiples éoliennes géantes est en effet illusoire compte tenu de son coût
(pour une consignation de seulement 50.000 euros). Le territoire de la France, lorsque la perfusion de deniers publics cessera, sera couvert de friches industrielles disséminées sur tout le territoire et de lignes de très haute tension devenues inutiles.         
Après avoir détruit des haies, rasé des chemins ruraux historiques et construit des routes en plein champs pour acheminer des éoliennes atteignant aujourd’hui 250 mètres de haut, les industriels de l’éolien dont les structures financières sont volontairement insuffisantes, vont abandonner une quantité gigantesque de matériaux polluants non recyclables, voir non traitables : (4
  • 36 millions de tonnes de béton armé pour fabriquer les socles, à tout jamais enterrés, soit l’équivalent de 1,8 millions de camions toupies représentant une file de 18.000 km.
  • 435 mille tonnes de plastiques spéciaux pour les pales fabriquées à base de polymères, de fibre de verre et de carbone, très difficilement traitables voir non recyclables. Si ces pales de 55 mètres étaient mises bout à bout, elles couvriraient 2.800 km.
  • 8 millions de tonnes d’acier ordinaire, d’aciers spéciaux à base de manganèse, de chrome, de nickel, de molybdène pour les mâts, les rotors etc.
  • Des centaines de milliers de tonnes de cuivre, pour les génératrices d’électricité, les câbles électriques, les milliers de transformateurs constituant les postes sources, sans compter les milliers de km de nouvelles lignes à HT pour raccorder les 14 500 éoliennes au réseau et distribuer leur courant intermittent.
  • 6 mille tonnes de terres rares dont principalement le néodyme, un produit chimique stratégique pour fabriquer les aimants des nouveaux alternateurs, difficilement recyclable et produit en Chine dans des conditions écologiques et humaines toxiques défrayant la chronique depuis des
    années (4)
  • 15 mille tonnes par an d’huile de vidange par an dont une partie s’écoule dans les sols, polluant durablement les nappes phréatiques.
 (1Le (polluant) recyclage des vieilles éoliennes allemandes
Article du figaro  Publié le 29/01/2019   Par  Luc Lenoir
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2019/01/29/29002-20190129ARTFIG00141-le-polluant-recyclage-des-vieilles-eoliennes-allemandes.php
De nombreux sites, subventionnés pendant des années, ne sont plus compétitifs au prix actuel de l'électricité. Leur démantèlement implique des investissements que n'ont pas prévus les exploitants, et risque de poser de vrais problèmes écologiques…        

( 2Provisions actuelles pour démantèlement d’une éolienne : 50.000 €

(3) Renouvelables-La France vise un rythme soutenu d'appels d'offres
PARIS, 25 janvier (Reuters) -
La France prévoit un rythme soutenu d'appels d'offres dans l'éolien terrestre et le solaire photovoltaïque afin de doubler ses capacités de production d'électricité renouvelable en dix ans, selon le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publié vendredi.…
Selon le calendrier prévu de développement des renouvelables, des appels d'offres représentant près de deux gigawatts (GW) de capacités d'éoliennes terrestres …. seront lancés chaque année sur la période 2019-2024….
Pour multiplier par environ 2,5 les capacités installées d'éoliennes terrestres …. en dix ans, environ 14.500 mâts seraient installés sur le territoire métropolitain à horizon 2028, contre 8.000 à fin 2018,
(4) Evaluation de la quantité totale de matériaux du parc éolien français constitué de 14.500 mats
Chiffre issus des brochures techniques de constructeurs allemands et danois d’éoliennes

(5) La guerre des métaux rares : La face cachée de la transition énergétique et numérique
janvier 2018 de Guillaume Pitron

mercredi 26 juin 2019

Les chimères vertes.

"Les énergies vertes sont-elles vraiment propres ?", s'interroge Eric Meyer, rédacteur en chef de GEO.

Un voyage en Bolivie, sur le miroir du salar d'Uyuni, est l’occasion d’admirer une merveille mondiale de la nature mais aussi d’enterrer une chimère écologique. Là-bas, les Boliviens exploitent le lithium enfoui sous la croûte de sel. Ce minerai est en effet la matière première des batteries, nécessaires pour alimenter les millions de véhicules électriques que les constructeurs, notamment chinois, ont prévu de lancer sur les routes du monde. Autour des salars de Bolivie apparaît la part d’ombre de ce projet : cours d’eau asséchés, paysans floués, tourisme menacé. L’or blanc devient très sale… Au-delà du cas bolivien, le bilan écologique du véhicule électrique, qui commence à être connu aujourd’hui, montre que la sympathique notion «d’électromobilité» crée autant de problèmes qu’elle n’en résout*. Le remplacement d'une dépendance (au pétrole) par une autre (au lithium), entre autres.
Voilà une triste nouvelle de plus pour qui s’imaginerait encore qu’il suffit d’un peu de volonté pour passer de l’ancien monde «sale» (celui des énergies fossiles), au nouveau, «propre». Le concept de transition énergétique dissimule parfois sous sa brume sémantique des rêves flous et fous : transformer nos villes bruyantes et polluées en havres de silence grâce à la voiture électrique ; décarboner la planète en douceur, grâce à l’énergie éternelle du soleil et du vent. Mais au fur et à mesure que les expériences avancent, la réalité se fait jour, plus nuancée, avec les inconvénients, les problèmes techniques, les factures aussi. Les Allemands s’aperçoivent que leur vaste programme de transition énergétique lancé en 2011 après Fukushima leur a coûté des sommes astronomiques (160 milliards d’euros ces cinq dernières années) sans que les émissions de CO2 n’aient baissé franchement. Parmi leurs 30 000 éoliennes, beaucoup sont en panne, mal reliées au réseau de distribution, et posent un cruel dilemme aux amateurs de nature, qui voudraient en même temps protéger le milan royal et les jolis paysages.
En France aussi, on sait maintenant que l’arbitrage n’est pas simple entre la volonté de sortir du pétrole et la nécessité de payer une taxe pour cela. Et l’honnêteté oblige à dire que l’excellent classement (deuxième) de notre pays dans le récent palmarès mondial de la performance environnementale, établi par l’université de Yale, est dû principalement au fait que nous avons perdu beaucoup d’usines et conservé nos centrales nucléaires. Quant aux exemples marquants de transitions énergétiques réussies, ils sont localisés dans des zones peu peuplées, des lieux (des îles par exemple) où le soleil ou le vent sont généreux. Ou alors ordonnés par des gouvernements qui ne laissent pas le choix à leurs citoyens (la Chine). La nécessité de rompre notre addiction aux énergies fossiles n’est bien entendu pas contestable, ne serait-ce que pour la raison – physique – que les stocks de pétrole, de gaz et de charbon ont une fin. Mais ne nous cachons pas qu’elle nécessitera la mise en place de solutions techniquement difficiles à mettre en œuvre, politiquement risquées et qui exigeront une analyse précise des coûts et des avantages. Ce sera long, cher, voire pénible. Très loin des chimères vertes.