Le vendeur d’un haras et son notaire condamnés pour avoir dissimulé un projet éolien !
Entachées
depuis plusieurs années par de sombres histoires de prises illégales d’intérêts
incriminant des édiles, les installations d’éoliennes mettent, pour la première
fois, en cause le vendeur d’un bien immobilier - en l’occurrence un haras
normand - et son notaire. Un jugement inédit vient d’être prononcé par le TGI
d’Argentan dans l’Orne.
22
hectares de terrain, avec une écurie et une dépendance de 125 mètres carrés !
Lorsqu’à l’été 2012, Lucie Nivelle boucle l’acquisition de son haras, sur la
commune de Goulet dans l’Orne, cette passionnée de canassons se dit qu’elle va
enfin pouvoir réaliser son rêve : ouvrir un centre de soin pour chevaux dans un
coin reculé de la campagne normande. Las, le beau rêve à 530.000 euros tourne
vite au cauchemar, la propriétaire découvrant, peu de temps après la signature,
que 10 éoliennes géantes s’apprêtent à jouxter sa propriété ! A tout juste 100
mètres de son terrain pour les plus proches…
Après
quatre ans de procédures judiciaires acharnées, la justice vient de lui donner
raison. Dans un jugement rendu le 26 février dernier, dont Capital.fr s’est
procuré une copie, le Tribunal de grande instance d’Argentan (Orne), a fait
annuler la vente du haras et à simultanément condamner pour tromperie le
vendeur, la société d’aménagement foncier et rural de Basse Normandie (SAFER),
chargée de la commercialisation du bien, ainsi que le notaire.
Dans
cette décision, inédite en matière d’affaires éoliennes, les juges reprochent
aux différentes parties d’avoir sciemment caché à la plaignante l’existence du
projet éolien, alors même que celle-ci en avait fait une des conditions pour
installer son centre de soins pour chevaux. L’ex-propriétaire est sommé de
rembourser entièrement à Lucie Nivelle la somme de 530.000 euros, sans compter
les intérêts par jour de retard. De son côté, la SAFER est condamnée à payer
26.500 euros à la victime, ce que à quoi s’ajoute une amende de 9.850,20 euros
pour le notaire, hors intérêts là encore.
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